Le personnel navigant de l'entreprise du transport maritime International Bulk Carriers (IBC), filiale de CNAN Group, s'est rassemblé hier pour exprimer son ras-le-bol. Dès la matinée, des marins, venus de différentes régions du pays, ont observé un sit-in devant le siège de CNAN Group pour réclamer leurs salaires bloqués depuis le début de l'année 2010. «Ni salaire d'attente ni celui du chômage technique et surtout pas de cotisation pour la retraite durant tous ces mois impayés», désapprouvent les protestataires. Ils se disent victimes du litige entre IBC et son partenaire saoudien. D'après Rabah Youtichene, SG du conseil syndical du personnel navigant d'IBC, huit navires sont en arrêt depuis des mois. Trois sont en Grèce, quatre en Malaisie et un en Chine. Les 250 marins, ayant pourtant le statut de travailleurs permanents, ne savent plus à quel saint se vouer. «M. Mansouri nous a dit qu'il n'est pas responsable de ce qui nous arrive. Il nous a dit de voir plus haut», a déclaré Rabah Youtichene. En effet, trois syndicalistes ont été reçus par l'intérimaire au poste du PDG de CNAN Group. En vain. Le PDG par intérim «nous a dit qu'à partir de 2007, vous ne faites plus partie de CNAN Group», relate M. Youtichene en s'adressant à ses collègues qui l'attendaient à l'extérieur. Ainsi, durant l'après-midi, les syndicalistes ont été reçus par le DG d'IBC. «Il nous a promis une réponse concrète demain (ndlr aujourd'hui)», révèle un syndicaliste. Dettes accumulées et factures non payées, les marins vivent les moments les plus pénibles depuis leur intégration dans CNAN Group. «J'ai eu un prêt bancaire et je n'ai pas de quoi payer le crédit. Ils vont saisir ma maison bientôt», se plaint un marin. Contacté par nos soins, Nacerdine Mansouri, directeur général d'IBC, rappelle que l'affaire est en arbitrage, déclare que le problème sera bientôt réglé. «Les navires en arrêt seront rapatriés très prochainement. C'est une question de semaines», affirme-t-il. M. Mansouri précise que les marins seront pris en charge, expliquant que «ce n'est pas IBC qui le fera toute seule…», sans indiquer pour autant quels sont les autres partenaires qui vont participer au paiement des salaires ajournés. «Je reste optimiste», ajoute le DG d'IBC en parlant de la régularisation de la situation professionnelle de ces marins.