Y a-t-il une volonté de réaménagement des unités de dépistage et de suivi en milieu scolaire (UDS) ? A en croire des informations en notre possession, une nouvelle méthode de travail a été mise en branle par les services compétents pour que ce soit désormais à l'élève de se déplacer vers le médecin. C'est du moins ce que laisse entendre certains directeurs d'établissements scolaires de la ville du vieux rocher. Ils mentionnent, à ce titre, une note réglementaire stipulant que les directeurs d'écoles sont invités à conduire les élèves vers les structures dépendant des UDS, et ce pour les besoins du suivi préventif et de la vaccination. Cette nouvelle mesure est qualifiée de handicapante dans la mesure où «c'est extrêmement contraignant, voire dangereux de déplacer des enfants alors que c'était plus raisonnable de maintenir la procédure initiale». Qu'est ce qui a bien pu motiver ce changement ? Pour l'heure, aucune piste officielle n'a été avancée, mais l'on croit savoir que certaines équipes médicales relevant des UDS ne disposent pas de moyens de transport pour pouvoir exercer convenablement leur travail et se rendre dans les établissements scolaires. Et là force est de constater que ce redéploiement aura un impact certain sur la santé scolaire d'autant que l'opération de vaccination des élèves de 1ère année primaire, conformément au tableau vaccinal, n'a pas encore eu lieu à Constantine, notamment dans les établissements implantés dans la cité tentaculaire de Boussouf. Dès lors, de quelle manière le personnel des UDS peut-il mener à bien la promotion de la santé en milieu scolaire, avec notamment le suivi médical des élèves et la mise en place d'actions de prévention au sein des établissements s'il ne peut plus se rendre au sein des établissements ? A cet effet, il est important de signaler que la mission des unités de dépistage ne se résume pas uniquement à quelques visites ponctuelles, elle englobe normalement l'élaboration de bilans de santé pour chaque élève, l'élaboration d'un dossier médical pour chacun, ainsi que le suivi des enfants atteints de maladies chroniques ou de troubles du comportement. Or, cela ne peut se faire sans un déplacement régulier des UDS au niveau des établissements. Selon les chiffres officiels, avancés par Benbouzid à l'occasion de la rentrée scolaire 2011-2012, il existe 1 251 unités de dépistage et de suivi en milieu scolaire à travers le territoire national, mobilisant 1 487 praticiens généralistes, 1 311 dentistes et 720 psychologues. Au niveau de la wilaya de Constantine, les UDS sont au nombre de 45 dont 25 au niveau du chef-lieu. Un nombre jugé insuffisant par certains responsables d'établissements scolaires.