Des écoliers sont contraints de parcourir des kilomètres pour rejoindre leurs écoles. Des écoliers des douars de Bouyacoub et de Bouharb rencontrent les plus grandes difficultés pour regagner leurs écoles situées dans l'agglomération rurale, Tamloul, qui relève de la commune de Menaceur (Sidi Amar). Les axes routiers deviennent impraticables lors de la saison des pluies. En raison de l'obscurité, de l'absence de transport et par crainte d'agression, les familles de ces zones montagneuses empêchent leurs progénitures, surtout les filles, de rejoindre l'école. Le chef de l'exécutif de la wilaya avait instruit la direction des travaux publics de réaliser en urgence les dalots afin de pouvoir traverser les oueds et les rivières et achever l'aménagement des voies d'accès, pour permettre aux populations de cette zone rurale de l'extrême-sud de la commune de Menaceur de se déplacer avec moins de difficultés. Une enveloppe financière d'un montant de 50 milliards de centimes avait été affectée à la commune de Menaceur pour l'investir dans les réseaux routiers, en vue de compléter le maillage entre les douars et le chef-lieu de la commune. Tamloul est une agglomération rurale importante habitée par plus de 4000 habitants. Ces derniers souffrent du déficit en logement, en alimentation en eau potable et en réseau d'assainissement, d'un réseau électrique qui ne couvre pas toute la zone, de la surcharge des classes dans l'unique école primaire, de l'absence de réseaux pour les liaisons téléphoniques et d'activités culturelles et sportives. Contacté par nos soins, le P/APC de Menaceur déclare : «Nous avons 600 logements ruraux occupés par les familles, mais qui ne sont pas raccordés au réseau électrique. Ici à Tamloul, il n'y a pas d'alimentation en eau potable, l'Internet n'est pas encore arrivé dans cet important village de ma commune, bien que le nombre de la population soit élevé à cause d'un taux de natalité important et ne possède qu'un seul bus pour le transport scolaire. La commune n'arrive pas à répondre à la forte demande des familles de Tamloul et encore moins à la couverture du réseau téléphonique». Les enseignantes de l'école primaire Zouaoui Ahmed de Tamloul affichent, de leur côté, un ras-le-bol du wali de Tipasa qui leur a rendu visite inopinément, à l'occasion de sa visite dans la daïra de Sidi Amar, mardi dernier. «Nous n'avons pas d'eau, les odeurs nauséabondes qui se dégagent des toilettes sont à l'origine de certaines maladies dans cette école primaire qui compte 304 élèves. Nous avons des classes surchargées et inadaptées aux élèves malades. Les chauffages à mazout ne fonctionnent pas. Le mobilier pédagogique est dégradé». Le chef de l'exécutif de la wilaya de Tipasa a immédiatement instruit les autorités locales de la commune et de la daïra à prendre en charge les préoccupations des élèves et de leurs enseignantes, d'abord par le recrutement d'un personnel dans le cadre du filet social pour s'occuper du nettoyage de cet établissement scolaire, l'affectation d'une citerne à eau, le nettoyage des chauffages dans les classes, la fermeture de la classe préscolaire qui fonctionne dans cette école avec 17 élèves, pour la transformer en une classe pour décharger les autres. Concernant les logements ruraux, des explications avaient été fournies aux citoyens afin qu'ils se rapprochent des services de la daïra de Sidi Amar, afin de remettre les documents nécessaires pour l'obtention de l'aide de l'Etat. Toujours à Tamloul, un terrain sportif de proximité est déjà dans un état lamentable 2 mois seulement après l'achèvement des travaux. «Il n'est pas question de payer l'entreprise. Ce stade devra être reconstruit selon les normes requises», ordonne le wali.