Le gouvernement est en phase d'élaborer un projet de loi visant l'allégement des charges sociales pour les opérateurs s'engageant pour la création d'emplois. C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale,Tayeb Louh, lors de son intervention à la 2e assemblée générale ordinaire du Conseil national consultatif (CNC) pour la promotion des PME, qui s'est tenue au cercle de l'ANP à Beni Messous (Alger). Le ministre a souligné dans ce contexte que "des concertations sont actuellement en cours au niveau du gouvernement pour étudier les possibilités d'accorder différents privilèges encouragements qui concernent la réduction des charges sociales et patronales afin d'amener les employeurs à créer de nouveaux postes d'emploi". Il a précisé que ces dispositions peuvent participer à l'expansion des entreprises et à la création d'autres ainsi qu'à la lutte contre le chômage. Deux conseils interministériels (CIM) ont été tenus dans ce cadre, révèle-t-on du côté du ministère de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat. Cela étant, la promotion des PME souffre d'une véritable stratégie. Le ministre de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat, M. Benbada, a reconnu d'ailleurs cet état de fait en déclarant à la même occasion : “Nous encourageons toutes les initiatives prises par certaines organisations professionnelles en vue de concevoir une stratégie claire, selon les filières, qui servira à la mise en forme de la stratégie que les pouvoirs publics mettront en place au profit des PME.” Le président du CNC, Zaïm Bensaci, résume les problèmes d'organisation que vivent les PME en difficulté de financement par l'absence chronique de fonds propres et l'accès coûteux au crédit, une fiscalité inadaptée à la situation et des relations ambiguës avec les administrations. Ainsi, aux yeux de M. Bensaci, il faut créer des conditions pour l'émergence d'une instrumentation financière adaptée aux besoins des PME. Au plan de la fiscalité, M. Bensaci met l'accent sur la réforme de la TVA. A ses yeux, cette réforme permettra d'assurer la pérennité de la PME et de favoriser la création d'emplois. Il est impératif également, a noté l'orateur, de rétablir des relations de confiance entre les PME et les administrations. "Nous avons besoin de PME dynamiques et libres. Nous avons aussi besoin de règles du jeu que l'administration doit faire respecter avec un esprit moderne, c'est-à-dire avec de la volonté, non d'empêcher ou de retarder mais d'expliquer et de faciliter", a-t-il dit. M. Bensaci propose d'aller en pratique vers la fusion de certaines déclarations fiscales, la simplification des procédures de recrutement, la modernisation du droit des marchés publics pour un meilleur accès à la commande publique. "Il faut revenir à un exercice sain et loyal de la concurrence économique et mettre fin aux nombreux abus qui nuisent à nos PME et à l'emploi", a estimé M. Bensaci. Il est à rappeler que le secteur de la PME a bénéficié de 60 milliards de dollars dans le cadre du plan de relance économique 2005-2009. Dans ce contexte d'ouverture marqué par l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'UE et la prochaine adhésion à l'OMC, le développement du secteur de la PME constitue un axe prioritaire pour relever le défis de la mondialisation.