Les délégués du 13e congrès, clôturé jeudi, ont mis le cap sur la poursuite de la «résistance» et l'optimisation des capacités défensives de l'armée. De notre envoyée spéciale à Tifariti (territoires libérés) Le 13e congrès du Front Polisario s'est clôturé, tard dans la nuit de jeudi à vendredi à Tifariti, dans les territoires libérés, après 8 jours de débats et de travaux ayant réuni plus de 2000 délégués. Durant la cérémonie, les résultats des élections pour le renouvellement des 27 sièges du secrétariat national ont été annoncés. Hormis 6 nouvelles têtes, un grand nombre de figures «historiques» de la cause sahraouie, ont été réélus, dont des membres du gouvernement et des représentants internationaux de la RASD. La commission, chargée de l'élaboration de la déclaration finale et des résolutions de ce congrès, adoptées par les délégués, a d'ailleurs lancé un appel à ces nouveaux dirigeants élus afin qu'ils donnent «la priorité à la performance des capacités combatives de l'Armée de libération nationale sahraouie et au renforcement des conditions de résistance en prévision d'une éventuelle «Intifadha» pour l'indépendance». A l'issue de la cérémonie clôturée par un discours du secrétaire général reconduit à la tête du Polisario, Mohamed Abdelaziz, la déclaration finale et les résolutions ont été rendues publiques. «Non aux pseudo-solutions du Maroc» Dans cette déclaration, il est réitéré l'attachement du peuple sahraoui à son unité nationale «dont la force a pu briser les complots et manœuvres de l'ennemi». De même, il a été soutenu la poursuite des efforts dans l'édification institutionnelle de la RASD ainsi que le développement des politiques sociales et économiques visant à élever le niveau de vie des citoyens et l'amélioration de la gestion. Point focal de ce congrès, le Polisario a insisté sur le soutien de l'«Intifadha» et de la nouvelle évolution de la résistance nationale dans les territoires occupés et dans le sud du Maroc. «La conservation des acquis diplomatiques et le maintien de la cause nationale comme prétexte de décolonisation enregistré comme telle sur l'agenda de l'ONU ainsi que la conviction de la communauté internationale qu'il ne pourrait y avoir de solution qui ne respecte pas la volonté du peuple sahraoui et son droit inaliénable à l'autodétermination», a poursuivi la présidente de la commission éponyme. Les résolutions du congrès ont été axées par ailleurs sur le processus de négociation entre les deux parties en conflit, le Front Polisario et le Maroc. «Bien qu'il ne soit pas parvenu à des résultats satisfaisants, le peuple sahraoui n'a pas permis au Maroc de faire passer ses pseudo-solutions», est-il affirmé. «Pas de sécurité et de stabilité sans décolonisation» Le congrès a insisté, après un débat passionnant, sur la situation sécuritaire dans la région. Il a exprimé sa profonde préoccupation à propos des «grands défis découlant de cette situation». Le Front Polisario considère ainsi que la poursuite de l'occupation marocaine du Sahara occidental et la négation du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance accentuent les tensions et menaces pour la paix, la sécurité et la stabilité dans la région. «L'entière responsabilité d'une telle situation incombe au Maroc qui est pleinement engagé dans des politiques d'expansion territoriale en totale contradiction avec la légalité internationale et le principe de coexistence pacifique entre les pays du Maghreb», est-il commenté dans la déclaration finale. «L'atteinte à la sécurité des citoyens sahraouis et l'enlèvement des trois coopérants européens à partir des camps de réfugiés ont été une véritable épreuve pour les Sahraouis. Mais la ferme réaction du Front a prouvé que le peuple sahraoui est préparé pour combattre toutes sortes de crimes, quel que soit le prix, et qu'il est un partenaire crédible en matière de coopération régional afin de renforcer la sécurité et la stabilité régionales», est-il ajouté. Le Polisario a en outre lancé un appel «sincère au peuple marocain frère et à ses forces vives pour qu'ils rejettent cette vaine et injuste guerre qui ne sert pas les intérêts des deux peuples».