«Le parachèvement de la souveraineté de l'Etat sahraoui sur tout le territoire national demeurera notre revendication principale», a souligné hier le président de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) , Mohamed Abdelaziz, dans son discours de commémoration du 35e anniversaire de la proclamation de la Rasd, célébré dans le territoire libéré de Tifariti. L'année 2011, qui sera celle du 13e congrès du Front Polisario dont il est également le secrétaire général, «sera une opportunité pour le peuple sahraoui, dans toute sa diversité, d'approfondir le débat et d'élaborer les idées et les stratégies», a-t-il dit, en ajoutant qu'«aujourd'hui, notre peuple est uni plus que jamais, davantage préparé pour tous les sacrifices et unanime autour de ces objectifs patriotiques sous la conduite du Front Polisario, son représentant unique et légitime». Il rappellera au passage que les différentes résolutions des Nations unies (ONU) ont mis en évidence le caractère juridique de la question du Sahara occidental la classifiant en tant que question de décolonisation, «la dernière en Afrique» qui ne saurait être résolue. Selon M. Abdelaziz, qu'«en appliquant le principe de l'autodétermination conformément à la charte et aux résolutions de l'Onu, notamment la résolution 1514 relative à l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples colonisés». Le président de la Rasd insiste sur le fait que le seul et unique accord entre les deux parties en conflit, le Front Polisario et le Maroc, demeure celui plébiscité par le Conseil de sécurité et qui consiste à organiser un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. «Ce référendum attend encore que l'Onu via sa mission Minurso l'organise. Il constitue un engagement auquel le gouvernement marocain s'est soustrait», a-t-il dénoncé. Du coup, M. Abdelaziz interpelle les pays influents à agir et à prendre les mesures nécessaires, y compris les pressions et les sanctions contre le gouvernement marocain, afin, dira-t-il «de mettre un terme à ce conflit qui entrave la paix, la stabilité et l'intégration dans la région». En évoquant la communauté internationale, le président de la Rasd citera nommément le gouvernement espagnol qu'il interpelle à assumer sa responsabilité à l'égard du Sahara occidental, en tant que puissance administrative et responsable juridiquement du territoire. «L'Espagne doit assumer son devoir et son engagement à décoloniser le territoire», a-t-il indiqué. Il interpelle également la France «à cesser de soutenir la thèse expansionniste marocaine et à tenir compte du fait que l'on ne peut pas mépriser indéfiniment les droits des peuples». Mohamed Abdelaziz demande également à l'Onu «de respecter, sans plus tarder, ses engagements visant à décoloniser le Sahara occidental et de protéger nos citoyens dans les territoires occupés face à la répression, aux arrestations et aux enlèvements pratiqués par les autorités marocaines». A cet égard, il réitère d'ailleurs l'obligation d'élargir le mandat de la Minurso pour mieux assurer la protection des droits de l'homme. Il réclame aussi la libération en urgence de tous les prisonniers politiques détenus dans les geôles marocaines ainsi que la levée du secret au sujet de la disparition de plus de 651 Sahraouis aux mains du royaume alaouite. 26 pays conviés à commémorer la proclamation de la Rasd D'importantes délégations représentant 26 pays, majoritairement des continents africain et européen, ont, par ailleurs, pris part à la commémoration, hier à Tifariti. La délégation algérienne a été des plus imposantes. Elle est constituée notamment du vice-président de l'APN, Abdelkader Mechabek, des représentants du conglomérat de l'Alliance présidentielle, Mahrez Lamari en sa qualité de président de la commission de solidarité avec le peuple sahraoui et de Tayeb Lahouari, président du groupe parlementaire de soutien au peuple sahraoui. Dans une courte prise de parole, Abdelkader Mechabek rappellera que le soutien de l'Algérie à l'Etat et au peuple du Sahara occidental émane d'une profonde conviction, rappelant au passage la justesse de la cause sahraouie dont le peuple aspire à l'indépendance du joug colonial. Par ailleurs, et en sus des délégations représentant les pays amis et solidaires avec la Rasd qui est, pour rappel, reconnue par 82 Etats du monde, il y a lieu d'ajouter un nombre importants d'associations faisant dans la défense des droits de l'homme ainsi qu'une panoplie d'acteurs de la société civile. D'autre part, il est prévu aujourd'hui à Tifariti la tenue d'une conférence internationale traitant du thème de la solidarité avec le peuple sahraoui. De notre envoyé spécial à Tifariti Karim Aoudia