Les autorités de la ville de Constantine viendront-elles à bout des bidonvilles? Les opérations de relogement engagées depuis plusieurs années, sont-elles condamnées à se poursuivre éternellement? L'exemple du bidonville de Boumerzoug au lieudit Onama et dont les occupants ont été évacués en totalité en 2004, est des plus édifiants. Une vingtaine de gourbis ont été, en effet, de nouveau érigés à proximité du site évacué, précisément sur les berges de l'oued Boumerzoug. Dans ces conditions, le programme d'éradication risque de ne pas connaître de terme et l'opération de recasement devient un puits sans fin. Concernant le bidonville de l'Onama, il semblerait que la précaution de raser entièrement le site n'ait pas été prise à temps par les autorités locales. Ainsi, et malgré les instructions données quelques masures ont été épargnées en dépit du fait que leurs occupants aient été relogés. Cela a suffi pour amorcer un nouveau processus d'occupation. Selon les déclarations recueillis sur les lieux, un gourbi sur les bords de l'oued Boumerzoug se négocie à 70 000 DA car au bout on s'achète un ticket pour un probable logement social d'autant qu'en cas de crues de l'oued, les nouveaux occupants, comble du cynisme, pourraient prétendre au statut de sinistrés et être recasés. Voilà pourquoi, nous dit-on, les agissements condamnables d'une minorité de squatters qui n'hésitent pas à risquer leurs vies et celles de leurs familles, jettent le discrédit sur des populations honnêtes dont la seule ambition est d'échapper à l'enfer des bidonvilles en acquérant un logement décent.