Selon la version officielle de la République d'Arménie, «d'avril 1915 à juillet 1916, le gouvernement Jeunes-Turcs ottomans (issu du parti de Kamel Attaturk, le Comité d'Union et du Progrès-CUP) a déporté et exécuté près d'un million et demi d'Arméniens, qui vivaient à l'est de la Turquie». L'Etat turc réfute cette thèse. Les autorités anatoliennes avancent un chiffre qui varie entre «250 000 et 300 000 Aarméniens morts dans des circonstances liées au difficile déplacement de personnes entre la Turquie et l'Arménie ». Les historiens turcs indiquent que «ces incidents sont survenus à cause des frictions entre les partis politiques arméniens constitués à Istanbul et le gouvernement issu du CUP ». Ils estiment que «les Arméniens pactisaient avec l'empire tsariste de Russie», à l'époque, ennemi juré de l'empire ottoman. Des historiens arméniens et occidentaux soutiennent que «le génocide a eu lieu pour exterminer une ethnie». Forte d'une diaspora éparpillée dans le monde entier, la communauté arménienne, environ 10 millions, s'organise en lobbies. Ces derniers contribuent à la reconnaissance du « génocide» perpétré dans les dernières années de l'empire osmanli. De leur côté, les Turcs, de par leur intense activité diplomatique, arrivent à dissuader des pays à ne pas reconnaître «le massacre », terme le plus généralement défendu par les pays occidentaux et Israël. Les Arméniens mettent en avant «le carnage commis contres les Bosniaques en 1993, lors de la guerre des Balkans, qui est défini par l'ONU comme génocide», et au cours duquel 8000 musulmans furent froidement assasinés par les milices serbes. Si la communauté internationale reconnaît le génocide arménien, la Turquie indemniserait l'Arménie. A titre d'exemple, l'Allemagne consacre un impôt spécial pour indemniser les juifs, représentés par l'Etat hébreu. Jusqu'à présent, 14 parlements nationaux reconnaissent l'existence d'un génocide arménien, à savoir ceux de la France, de l'Uruguay, de Chypre, des Etats-Unis, la Douma russe, de la Grèce, de Belgique (Sénat), de Suède, du Liban et le Conseil national suisse. En outre, des pays comme l'Argentine, l'Italie, les Pays-Bas, la Slovaquie, le Canada, la Pologne, la Lituanie, le Venezuela, le Chili et le Vatican reconnaissent «le génocide arménien». La Turquie jouit, quant à elle, du soutien de la majorité des Etats dit non-alignés.