La première institution élue, à savoir l'APW, a du mal à contenir ses déboires. Comme attendu, la session extraordinaire convoquée par le wali a tourné au fiasco, l'entêtement l'a emporté sur l'intérêt général. Un coup très sérieux pour le développement de la wilaya dans la mesure où l'opposition formée essentiellement des élus du RND, El Islah et un transfuge FLN ont refusé carrément d'adopter le budget primitif pour l'exercice 2006. Ces derniers avaient réclamé mordicus la tête du président de l'APW d'obédience FLN, un refus qui a agacé le wali au point de traiter les élus de déchus. « Je prends à témoin la presse et la société civile, l'histoire retiendra que l'APW est paralysée depuis 15 mois, un marasme qui n'a aucune raison d'être, en dépit de l'intérêt des dossiers. En vertu de l'article 13 du code de la wilaya, j'avais convoqué trois sessions extraordinaires dans le souci de débloquer la situation. » Et d'ajouter : « Pour moi, les 39 membres sont des élus déchus. A travers ce comportement proche de la neutralité négative, ils ont exprimé leur décrépitude. A cet effet, je déclare officiellement que dorénavant je ne traiterai avec aucun des élus quelle que soit son appartenance politique et de surcroît aucune audience ne lui sera accordée. Je demanderai au ministre de l'Intérieur d'adopter le budget relatif aux charges obligatoires ». C'est sur ces propos que le wali avait clôturé la séance. Pour la énième fois, le ministre de l'Intérieur est mis devant le fait accompli pour trouver une issue à un conflit qui prend toutes les populations en otage.