Vent de panique dans certains services de la wilaya d'Alger. La raison, indique une source informée, réside dans la tournure que tend à prendre le travail des trois commissions temporaires de l'APW, chargées respectivement d'éplucher les dossiers des Epic, de l'urbanisme et du mouvement associatif, lesquelles commissions ont, pour rappel, été installées suite à une délibération de l'Assemblée de wilaya, réunie en session extraordinaire le mois dernier. Les « nouvelles » missions assignées à celles-ci sont, selon des élus de ladite Assemblée, en complète violation de la loi portant code de wilaya. « Ce sont en réalité des audits mal orientés », fera remarquer notre interlocuteur. Par nouvelles missions, on nous précise que ces commissions devraient se pencher sur la gestion des comptes desdits établissements. Le caractère très « détaillé » des canevas de saisie de données, transmis aux directeurs généraux des services de la wilaya, notamment aux 19 établissements publics à caractère industriel et commercial, font apparaître des « velléités d'enquête » aux visées inconnues. Cette situation a mis, affirme notre source, de nombreux responsables de la wilaya dans la « gêne » qui se seraient senti ciblés par cette sortie pour le moins surprenante du P/APW. Pour le moment, aucune décision n'a été prise par l'exécutif pour répondre aux dits canevas. Ces supports ont été préparés, selon des indiscrétions, par un élu à la dite assemblée, commissaire aux comptes, un des plus proches collaborateurs du président en exercice, Mahmoud Zaïm. Les commissions temporaires, décidées par l'APW, comme le stipule l'article 22 de la loi 90-09 relative à la wilaya, sont formées à la seule fin d'« étudier les questions qui intéressent la wilaya ». Autant dire que leurs missions « relèvent beaucoup plus de la simple formalité » alors que les commissions d'enquête obéissent à un autre dispositif explicité par la même loi dans son article 57. Ces dernières traitent, décrète ladite loi, essentiellement des questions liées à la gestion et au développement de la wilaya. Une première réunion a déjà eu lieu le 10 mai dernier avec la directrice chargée des Epic (des établissements qui reçoivent annuellement l'équivalent de 300 milliards de centimes de subventions de la wilaya, ndlr), mais rien, en effet, n'augure d'une poursuite du travail entamé de prime abord dans la confusion. Confusion qu'alimente d'abord le flou statutaire de ces commissions, car estime-t-on, l'APW n'a pas à « se mêler de la gestion des Epic, réputés autonomes et dotés des conseils d'administration, dans lequel siègent d'office deux membres de l'Assemblée de wilaya » en plus des dissensions que connaissent les autres commissions, d'urbanisme et du mouvement associatif, du fait de la résistance de quelques élus et l'instabilité de leurs présidences. Contactée Mme Slimani, directrice chargée des Epic préfère ne pas « commenter » cette démarche. Au-delà des aspects procéduriers, il est à la fois légitime de s'interroger et sur ce que vise réellement la présidence de l'APW et sur ce que cache l'embarras de certains élus quisont réfractaires et le malaise ressenti par des administrateurs de services publics des causes de cet audit qui ne dit pas son nom. Un responsable au cabinet du wali dira, quant à lui, que ces commissions temporaires « devraient en principe être orientées pour la réalisation d'un travail qui améliorerait les prestations des services publics et non pour servir les desseins d'un président (qui) chercherait à solder des comptes ». Pris pour cible lors des deux dernières sessions de l'APW, le P/APW chercherait, selon un élu de l'assemblée, à en « découdre avec ses adversaires ». Ce que le président Mahmoud Zaïm, contacté par nos soins, n'a pu ni infirmer ni confirmer, du fait qu'il est resté injoignable.