Le transport aérien doit être considéré comme une des composantes de l'offre touristique et non comme un simple moyen d'accès. La compagnie aérienne nationale Air Algérie a annoncé des réductions de tarifs allant jusqu'à 50% sur les destinations du sud du pays entre les mois de septembre et avril. Une décision prise, selon un communiqué de presse daté du 26 décembre, parvenu à la rédaction et signé Nabil Doumi, chef de division commerciale d'Air Algérie, «pour cadrer avec la volonté des autorités de développer le tourisme national vers les destinations du sud du pays». «C'est aussi, lit-on, une manière d'apporter sa contribution à la réussite d'un tel développement ». Concrètement, la compagnie nationale parle d'un «dispositif qui consiste à allouer un quota de sièges sur ses vols réguliers, et offre des réductions allant jusqu'à 50% selon les périodes de voyage choisies entre les mois de septembre et avril». Il faut préciser néanmoins que cette tarification spécifique s'adresse aux agences de voyages qui doivent proposer une offre packagée avec une palette de formules et qu'elle ne concerne pas la clientèle grand public. Nadjah Boudjelloua, directeur général de Shams tours, nous a déclaré récemment que «des négociations ont été entamées depuis deux mois avec la direction d'Air Algérie avec la médiation du ministère du Tourisme et de l'Artisanat» pour relancer la destination Grand Sud et encourager le tourisme domestique. Elle reste encore largement freinée par la cherté du transport aérien. Air Algérie est consciente de l'importance du gisement touristique. Son exploitation doit répondre à des préoccupations à long terme, par des actions inscrites dans la continuité. Cette exploitation ne saurait être le fait de vols effectués épisodiquement, qui exposent les touristes nationaux ou étrangers aux aléas d'une programmation qui peut les décourager. La promotion du tourisme exige des dessertes régulières et des correspondances sûres. La compagnie se dit prête à toute étude, mais sans faire l'impasse sur les considérations de «commercialité» et de rentabilité. En d'autres termes, elle doit trouver un juste équilibre entre son rôle d'instrument des pouvoirs publics et l'obligation de garantir une bonne santé financière. Dans le cadre de l'application de cette offre qui émane, croit-on savoir, d'une série de propositions de la Fédération nationale des associations des agences de tourisme et de voyages (Fnat), «un contrat type est en cours d'élaboration et sera conclu avec chaque partenaire voyagiste souhaitant participer à ce dispositif». Si le ministère du Tourisme et de l'Artisanat insiste autant pour ce genre de mesure, c'est pour une raison bien simple : le tourisme saharien a ses caractéristiques, c'est un tourisme saisonnier qui permet aux agences de voyages locales de travailler uniquement 6 mois, plus précisément 78 jours. Les agences de voyages du Sud ont souffert la saison dernière. C'est le personnel qui a été le plus touché. Les employés n'ont pas reçu de salaires. Le tourisme fait vivre jusqu'à 80% de la population locale. C'est dire l'importance et la sensibilité de ce dossier pour le gouvernement.