Chez nous toutes les arnaques sont permises, mais, quand c'est au mépris même de la vie humaine… La question des compteurs d'eau (voir notre édition du 19 décembre 2011) installés dans les logements à caractère locatif (LCL) des cités 350/80, 150/60, 1150/100 et 1000/100 d'El Eulma, prend une proportion de scandale. D'autant plus que le problème énuméré touche bon nombre de logements livrés dernièrement. Pour l'illustration, les 100 logements sociaux participatifs (LSP) construits par l'agence foncière à El Eulma, les 50 unité du FNPOS de la même agglomération, ainsi que les 40 et 120 LCL de Hammam Soukhna sont touchés par ce problème qui met en péril la santé du citoyen et l'économie nationale gangrenée par des criminels (de la contrefaçon) n'ayant ni foi ni loi. Faisant fi de l'instruction n° 382/SG/AC-AB /10 du mois de mars 2010 de la wilaya, que nous reproduisons dans son intégralité: «L'important programme de logement tous segments confondus réalisés à la faveur des investissements consentis par les pouvoirs publics a permis de développer une multitude d'activités connexes et de sous-traitante dont l'apport n'est pas négligeable. Cependant, il est très judicieux d'en assurer le contrôle et la faisabilité des équipements et autres produits placés et posés au niveau des logements mis en exploitation et distribués aux citoyens. Le cas des compteurs d'eau est édifiant en matière de contrefaçon et de sous qualité des produits posés, dans la mesure où et à la suite d'une étude de terrain, il est constaté que les logements livrés ont été équipés avec des compteurs contrefaits et à qualité douteuse. Bien plus, il est avéré que les compteurs posés sont soit de marque chinoise, soit AMC contrefaits, équipements qui ne répondent pas aux normes de l'homologation, encore plus ces équipements seraient fabriqués à partir de composants dont les matériaux ne sont pas certifiés selon les normes alimentaires et de santé publique. Aussi et devant cette situation, et par exécution aux directives et orientations des pouvoirs publics tendant à préserver et promouvoir la production nationale ,j'ai l'honneur de vous demander de veiller scrupuleusement à ne faire poser que les compteurs d'eau AMC certifiés et homologués par l'office nationale de la métrologie légale». Les maîtres d'ouvrage qui ont tourné le dos à une telle directive, ont laissé faire certains entrepreneurs. Lesquels optent pour les produits bas de gamme et dangereux pour la santé publique. Celle-ci ne pèse pas lourd pour certains «entrepreneurs » jouissant de la complicité des chargés du suivi. Constatant la non-conformité des équipements installés, l'Algérienne des eaux (ADE) se voit dans l'impossibilité d'alimenter les citoyens tant que le compteur mis en cause n'est pas remplacé par un autre homologué. Cette dernière alerte les responsables concernés qui n'ont pas voulu lever le petit doigt. L'ADE se trouve désormais entre le marteau et l'enclume. Tout comme le citoyen qui ne veut pas payer à la place des responsables de ce trafic ne disant pas son nom. «Non seulement ils n'ont pas voulu installer des compteurs AMC ( fabriqués par SENSUS une société algéro-américaine, leader mondial dans le domaine du comptage de l'eau), excusez du peu, mais on tente de porter préjudice à notre santé sachant que ces compteurs de qualité douteuse ont été à juste titre refusés par l'ADE», persistent et signent des citoyens qui interpellent les autorités pour ouvrir une enquête afin de démasquer et mettre un terme aux méfaits du cartel de la contrefaçon.