Le campus de Bouira accueille plus de 12 600 étudiants pour 5000 places pédagogiques. Le centre universitaire Akli Mohand Oulhadj de Bouira qui vient d'être promu au rang d'université fait face à de nombreuses difficultés. Cette situation a été longuement débattue lors de la 4ème session de l'APW qui a eu lieu à la fin de la semaine dernière. Les élus ont passé au crible tout le secteur de l'enseignement supérieur. Le rapport de la commission de l'APW élaboré à l'occasion est accablant. Le constat fait sur l'université de Bouira est peu reluisant. Plusieurs déficits et non des moindres ont été soulevés lors de cette session. Le campus qui accueille actuellement plus de 12600 étudiants, ne dispose que de 5000 places pédagogiques. Le déficit a été estimé à près de 7000 places. «Ce déficit a fait que la rentrée universitaire de cette année soit difficile. Mais cela pourrait s'avérer très difficile pour l'année prochaine compte tenu du nombre important de nouveaux bacheliers», a déclaré Ahmed Betatache, président de commission à l'APW. En matière de moyens d'hébergement, la direction des œuvres universitaires (DOU) bute sur d'énormes insuffisances. Les responsables du secteur doivent fournir plus de 1000 lits supplémentaires pour pouvoir accueillir les étudiants dans de bonnes conditions. En outre, les élus ont mis l'accent sur les retards accusés dans la réalisation et le lancement de certains projets, notamment la bibliothèque centrale dont les travaux traînent encore et le lancement du projet de 6000 places pédagogiques prévues au niveau du nouveau pôle technologique. Ainsi, l'absence de coordination entre l'université et les bureaux d'études a été relevée pour ce qui est du pôle universitaire qui sera implanté sur une superficie de 55 hectares à l'ouest de la ville de Bouira. Des infrastructures ont été conçues sans tenir compte des normes mondialement connues dans ce domaine. Ce qui va nécessiter des réaménagements dans l'avenir. Des sommes colossales seront dépensées. De plus, le même rapport a insisté sur l'absence des bureaux pour les enseignants universitaires dans lesquels ces derniers pourraient recevoir leurs étudiants pour encadrement et orientation. Faut-il noter qu'actuellement les enseignants reçoivent les étudiants dans les couloirs. La défaillance des agents de sécurité a été également pointée du doigt, d'où l'insécurité qui règne au niveau du campus. Les conditions sont également déplorables au niveau de l'annexe de l'université, situé à l'est du chef-lieu. Il s'agit d'un lycée qui a été affecté à l'enseignement supérieur. Les étudiants y vivent un calvaire. L'établissement n'a pas de clôture, ni sanitaires, les classes sont surchargées et l'hygiène fait gravement défaut. Meziane Chabane, élu RCD, a bien résumé ce qu'est l'université de Bouira en reprenant une citation du livre «Universités en transition», écrit par un anglais. «Une université sans recherche n'est qu'un super lycée», dit-il. Et le premier responsable de l'université lors de son intervention, l'a reconnu. S'agissant de la bagarre qui a eu lieu entre les étudiants, il y a quelque semaine, et qui s'est soldé par plusieurs blessés, le directeur de l'université a affirmé que «c'est une chose normale qui se passe dans toutes les université et tous les pays». En attendant la concrétisation du projet de 9000 places pédagogiques attendu d'ici trois ans et les centres de recherches qui seront proposés au ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique ainsi que l'ouverture de nouvelle filières et spécialités à partir de la prochaine rentrée universitaire, Bouira ne dispose toujours pas d'une véritable université.