«Pourquoi nous prive-t-on de la commodité des bus de Tahkout tout comme nos camarades de toutes les universités d'Alger et de Tizi Ouzou?» s'interrogent les étudiants d'Oran. Le ton est à la quantité en attendant la qualité. C'est du moins ce que laisse comprendre la politique, qui se veut être la renaissance de l'université algérienne, entreprise par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia. Dans les tout prochains jours, le pôle universitaire, situé à Douar Belgaïd dans la commune de Bir El Djir, sera doté de 10.000 nouveaux sièges pédagogiques qui viendront conforter les 5000 en places ouvertes, l'année dernière. Les travaux d'une autre faculté de médecine de 10.000 places pédagogiques seront lancés incessamment quoique le projet connaisse un retard flagrant imputable au temps pris quant au choix du bureau d'études, compte tenu de l'aspect exceptionnel que l'on a voulu donner à la faculté. La prochaine rentrée universitaire se veut être exceptionnelle à travers laquelle beaucoup d'embuches seront balayées. Autant d'atouts plaident pour cette finalité. A voir la maquette et le plan du projet du Douar Belgaïd, le pôle universitaire se veut être ce géant et ce plus beau groupement universitaire de toute l'Afrique. Regroupant plus d'une dizaine de facultés et une autre dizaine de cités, il accueillera quelque 40.000 étudiants dans un très proche avenir. Mais toute la problématique est là. Au vu de la vie estudiantine, les étudiants restent sceptiques quant à cette politique «charmeuse et séductrice». «Il est vrai que le secteur de l'enseignement supérieur vit ces dernières années au rythme des réalisations herculéennes d'infrastructures de base, il n'empêche que le minimum réalisé jusque-là est dépourvu du minimums de services» ont déploré plusieurs étudiants. Autant de défaillances sont à relever. Le transport constitue l'une des problématiques premières des futurs cadres de la nation. Ces derniers ont droit à des bus d'une époque révolue. «Pourquoi nous prive-t-on de la commodité des bus de Tahkout tout comme nos camardes de toutes les universités d'Alger et de Tizi Ouzou?» s'insurgent les étudiants d'Oran. A tous ces projets, vient se greffer la sempiternelle problématique de la restauration en constante dégradation. Sur un autre plan, plusieurs cités universitaires seront rénovées avant l'entame de la saison universitaire 2010-2011, c'est-à-dire juste après la clôture de l'actuelle année. Plusieurs fiches techniques ont été déposées auprès des services en charge du financement de ces opérations. Les constats des services gestionnaires des campus sont révélateurs du mal qui ronge l'université. La majorité des cités sont dans un délabrement très avancé. Les étudiants, affiliés aux différentes organisations estudiantines, sont en permanent mouvement de protestation et de dénonciation. Le parc universitaire de la wilaya d'Oran est très large. Le campus d'Es Senia, l'Usto, l'Institut de génie maritime, l'Ecole normale supérieure de l'enseignement technique (Enset), assurent plus d'une centaine de spécialités dans un contexte particulier marqué par les réformes entreprises par le département de Rachid Harraoubia. Les oeuvres universitaires ne sont pas passées au stade qualitatif, compte tenu de la gestion dénoncée par les étudiants et parfois par le personnel lui-même.