Les automobilistes oranais vivent, ces jours-ci, un véritable calvaire. Depuis dimanche dernier, une pénurie quasi générale d'essence est enregistrée au niveau de la plupart des stations-service. Une situation intenable à laquelle personne ne s'attendait. Les conducteurs se ruent sur les stations qui, elles, ne leur proposent que du gasoil, ni le super ni le normal ne sont disponibles, et celles disposant de ces précieux liquides sont à compter sur les doigts d'une seule main. Elles sont prises d'assaut aussitôt par les conducteurs provenant de toute la wilaya, et même des autres villes de l'Ouest. La file de voitures interminable au niveau des stations-service occasionne, de facto, des embouteillages monstres. Les automobilistes font la tournée des stations avec le maigre espoir de «dénicher» du carburant. Certains viennent des wilayas limitrophes, car c'est tout l'Ouest qui est touché par cette pénurie, dont les causes, aux dires de sources fiables, sont dues aux aléas climatiques, et le mauvais temps en mer qui a empêché les tankers de livrer l'essence dans les temps. Cette explication, selon certains pompistes rencontrés, ne tient pas debout : «Avancer le prétexte du mauvais temps, c'est faux. Il y a anguille sous roche… et il est du devoir de Naftal de s'expliquer !» Un des employés de cette entreprise étatique, qu'on a réussi à joindre, est catégorique. Pour lui, les aléas climatiques sont seuls responsables de cette crise. «Comme chacun le sait, pour des besoins de rénovation, la raffinerie d'Arzew est à l'arrêt depuis 4 mois. De ce fait, c'est à partir de la raffinerie de Skikda qu'on s'approvisionne en essence ces derniers temps, et cela par bateau… Or, le mauvais temps en mer de ces derniers jours a tout simplement empêché les bateaux d'accoster dans les temps.» Il nous a également précisé que la situation est en voie d'être maîtrisée «et que dès demain (aujourd'hui), les stations seront, comme de coutume, approvisionnées en carburant !» N'empêche : cette situation intenable a fait baisser les bras à nombre d'automobilistes, qui ont d'ores et déjà rangé leurs voitures dans les garages. Les autres, préférant temporiser, continuent à rouler en espérant, comme l'affirme cet employé de Naftal, un dénouement imminent à cette crise.Une chose est sûre : si celle-ci perdure, la tension ne sera que plus grande les prochains jours, et cela d'autant plus que les taxis, ainsi que les transports en commun ne pourront que difficilement continuer à être opérationnels.