La maison de la culture Redha Houhou de Biskra a clôturé l'année 2011 par le 5e salon national de la philatélie et de la numismatique, tenu les 29, 30 et 31 décembre écoulé. L'évènement s'est avéré très intéressant eu égard à la participation de grands collectionneurs venus de toutes les régions du pays. En sus d'une importante exposition de timbres, de pièces de monnaie et de billets de banque, les visiteurs ont eu droit à des explications fournies par les « mordus » de la collecte d'objets. Rachid de Bousaâda, philatéliste invétéré, a raconté ses débuts dans cette activité que l'on pourrait croire en voie de disparition vu la prégnance des nouvelles technologies de la communication qui mettent à mort l'art épistolaire et son corollaire la philatélie, la marcophilie (marques et oblitérations postales) et autre cartophilie. Un numismate de Constantine, lui, n'a pas caché sa fierté de présenter un billet de banque du Texas émis en 1865, qui serait le plus grand billet de banque du monde avec ses 51 cm sur 20 cm. On a pu aussi voir le billet le plus petit du monde utilisé en Indonésie dans les années 1940 et des billets en plastique provenant des Pays-Bas. Les billetophiles en herbe n'en croyaient pas leurs yeux. Mourad de Biskra, lui, a une passion annexe, confinant aux tics compulsifs. Il semble atteint de «collectionnisme». Il s'évertue en effet à répertorier les noms, souvent des néologismes, des collectionneurs et des objets que ceux-ci rassemblent. Il en a subjugué plus d'un en citant de mémoire la philopinie (collection de pin's), la capéophilie (les chapeaux), la calcéologie (chaussures), la clavissophilie (les clés), la copocléphilie (les porte-clés), la filbulanomie (les boutons vestimentaires), la kravacolluphilie (les cravates), la lucanophilie (les cerfs-volants), la nicophilie (paquets de cigarettes), la philuménie (boîtes d'allumettes), la pyrophilie (les briquets), la plangonophilie (les poupées) et la vexilophilie (drapeaux et étendards)…, et la liste est loin d'être close. «Tout peut se collectionner et les collectionneurs en Algérie sont eux-mêmes des gens rares constituant les éléments d'une collection en voie de disparition qu'il faut protéger et encourager», note-t-il, plein d'humour. D'ailleurs, les collectionneurs nationaux dont certains ont reçu des distinctions et des prix internationaux, ont profité de ce rendez-vous annuel à Biskra pour jeter les prémices d'une fédération des collectionneurs algériens (FCA). Une structure qui, selon eux, leur permettra de promouvoir cette activité ludique et distractive mais aussi culturelle et économique.