Jusqu'au 25 janvier prochain, le Centre de loisirs scientifiques (CLS) de l'Etablissement Arts et Culture de la wilaya d'Alger, à Didouche-Mourad, accueille le Salon du collectionneur, où plus d'une dizaine d'exposants présentent leurs collections dans les différents domaines, de la cartophilie à la philatélie, en passant par la photographie, la dinanderie, la poterie, la numismatique, les pin's, les bijoux berbères et même les galets de mer.Cette louable initiative permet ainsi de voyager à travers le temps et l'histoire grâce à des objets séculaires dont la beauté esthétique n'a d'égale que la valeur historique. Véritable passion, la collection d'objets est plus qu'un hobby, c'est une quête du passé pour mieux appréhender l'avenir. A ce sujet, Samir Belkhiret, âgé de trente ans, confie : «C'est vers l'âge de 15 ans que j'ai commencé à collectionner des timbres, lorsque je partais chez mes grands-parents, il y avait un philatéliste qui vendait des timbres du monde entier pour des sommes symboliques. Petit à petit, j'ai constitué ma propre collection. Ce qui, au départ, était un simple hobby est devenu une véritable passion.» Diplômé en sciences commerciales, c'est tout naturellement que le jeune Samir se tournera plus tard vers la numismatique (collection de pièces de monnaie et de billets du monde entier). Avec fierté, il nous confie que son premier billet était un billet turc offert par un ami. Dans le cadre du salon, il présente des centaines de pièces de monnaie dont certaines datent du début du siècle à l'instar du fameux «sourdi» (sou troué), des billets de la période coloniale dont les fameux «Bons» ainsi que les premières pièces et billets en dinars de l'Algérie indépendante.En autodidacte, Samir Belkhiret ne cesse d'acquérir du savoir dans ce domaine, il explique à ce propos : «Personnellement, c'est grâce au guide et catalogue des collections que j'enrichis mes connaissances dans le domaine. C'est ainsi que j'ai découvert l'existence d'une pièce de monnaie rare estampillée du sigle du FLN, c'était un signe de reconnaissance entre les militants de la lutte de la libération nationale. L'OAS avait également utilisé le même procédé, mais cette monnaie n'est plus disponible. Il m'arrive aussi parfois de consulter Internet lorsque je tombe sur une pièce ou un billet inédit. Cela me permet de connatre la véritable valeur historique de l'objet que j'ai entre les mains». Notre interlocuteur tient à souligner la nécessité de promouvoir ce genre d'activité chez les jeunes, en mettant notamment en exergue le rôle éducatif et pédagogique de la collection chez les plus jeunes. «Au-delà de l'apprentissage de l'ordre et de la patience, collectionner des objets permet aussi d'apprendre l'histoire de son pays à travers des choses palpables, c'est encore mieux qu'un livre d'histoire. Malheureusement, il n'existe pas assez d'événements de ce genre ni d'espace réel consacré aux collectionneurs. Le seul endroit dont on dispose est la place de la Grande-Poste d'Alger où avec d'autres collectionneurs, on organise des expos-ventes chaque samedi», dira-t-il. Le passionné de numismatique tient à présenter l'exposant présent à ses côtés, Athmane Belafaâ, ancien champion d'Afrique du saut en hauteur dans las années soixante-dix et actuellement entraîneur en athlétisme. C'est avec fierté que Samir confie qu'Athmane Belafaâ est une véritable référence dans le domaine des collections tant par ses connaissances que par la vaste palette d'objets qu'il présente. En effet, Athmane Belafaâ présente une riche collection de cartes postales, monnaies et billets de banque, jetons, anciens journaux, insignes militaires, et cartes téléphoniques qu'il amasse depuis une trentaine d'années. Le public pourra également découvrir dans le cadre de ce salon, la fascinante collection du photographe Lyès Meziani qui, dans une vitrine, présente l'univers d'un écolier des années cinquante, avec le cartable marron au cuir usé, un certificat d'études primaires, une plume Sergent-Major, des crayons de cahier et de couleur et d'anciens livres de lecture en langue française de cours préparatoire de la collection Hatier. Il présente aussi une intéressante collection d'évolution à travers une collection d'appareils datant de 1880 à 1970, ainsi que d'anciennes photographies. Pour sa part, Hamza Abdellatif présente une collection de cartes postales, de gravures et de timbres, Madjid Guemroud, des centaines de pin's, Hassen Metref, d'anciens manuscrits et Karim Haddaoui, différents ustensiles et objets de cuivre et dinanderie ; quant à Aroun Farid, il présente toute une gamme d'objets décoratifs et usuels fabriqués à partir de galets de mer qu'il a collectés pendant des années sur les plages de Messelmoun du côté de Cherchell et les plages situées entre Boulimat et Azeffoun. Il est à noter que pour les passionnés d'objets anciens, certains exposants procéderont à la vente de quelques pièces de leurs collections à la fin du salon. S. A.