Hier, vers midi, les chauffeurs et receveurs de l'entreprise du transport urbain de Skikda (Etus) ont organisé une marche de contestation qui les a conduit au siège de la wilaya. Brandissant des banderoles, et encadrés par un dispositif de sécurité, les manifestants, en tenue de travail, n'ont pas cessé de répéter des slogans hostiles au directeur de l'Etus en demandant son départ. L'un des frondeurs dira: «Nous sommes au 5e jour de notre grève. Le directeur ne veut rien entendre. Alors nous avons décidé de durcir notre mouvement. Nous allons, à l'issue de cette marche, tenir un sit-in devant le siège de la wilaya et demander à être écoutés.» Il expliquera qu'au mois de décembre dernier, les travailleurs avaient observé un mouvement de grève. Et d'ajouter «Nous nous étions entretenus avec le directeur et nous avions convenu d'un ensemble de décisions. Il nous avait promis de revoir la grille des salaires et d'étudier sérieusement l'éventualité de titulariser plusieurs d'entre nous. Devant ces promesses, nous avions décidé de reprendre le travail. Malheureusement, aucune revendication n'a été satisfaite. Pis encore, au lendemain de la reprise du travail, le directeur, par mesure de représailles, a licencié certains de nos collègues. C'en était trop et on a convenu aujourd'hui de poursuivre la grève et d'exiger purement et simplement son départ.» Pour sa part, le directeur tiendra au préalable à préciser que «les grévistes ne dépassent pas les 70 sur un ensemble de 180 employés de l'entreprise». Il poursuivra en affirmant: «Depuis le mois de janvier 2011, aucun licenciement n'a été prononcé. Une seule rupture de contrat pour faute professionnelle grave a été décidée par la commission de discipline.» Il précisera en outre que cette grève a été enclenchée pour le viser personnellement, car il aurait refusé que «l'Etus serve de succursale à des partis politiques». Il s'appuiera sur les rapports de la commission d'enquête diligentée par les autorités locales, suite aux multiples mouvements de grève ayant concerné l'Etus au courant de l'année 2011. «Le rapport est disponible, et à aucun moment il ne mentionne un quelconque manquement ou défaillance dans la gestion de l'entreprise. Cette dernière grève a été décidée juste après le gel de la section syndicale de l'Etus par la tutelle de l'UGTA», a-t-ilconclu.