Sans regret, la population de Aïn Defla, dans sa majorité, a dit adieu à l'année 2011, émaillée d'incidents et de conflits entre les administrés et les autorités locales. Le wali, Hadjeri Derfouf, installé à la tête de la wilaya de Aïn Defla suite au dernier mouvement effectué par le Président de la République, a été, dès ses premières sorties sur le terrain, confronté à l'amère réalité du quotidien des citoyens de cette wilaya, et particulièrement dans les zones rurales. Partout où le premier magistrat de la wilaya s'était déplacé, les revendications étaient les mêmes : problèmes de logement, manque d'emploi, absence de gaz de ville, l'accès à l'eau potable et aux soins médicaux… Comme si aucun programme n'avait été concrétisé depuis des années ! Pourtant, plusieurs localités ont bénéficié de programmes en une décennie, estiment des connaisseurs. Une situation qui n'a pas laissé les concernés indifférents motivés par le vent de liberté qui a secoué des pays arabes et surtout la Tunisie toute proche. L'effet de Bouazizi a bien eu lieu dans cette wilaya où l'on a enregistré pas moins de 8 tentatives d'immolation et des suicides, selon des sources sûres. L'action la plus spectaculaire aura été sans doute celle de Saïd Boutouiga, cet agent d'entretien recruté dans le cadre du filet social par la commune de Khemis Miliana, qui avait tenté de s'immoler devant le ministère de l'Emploi, le 6 février dernier. Son acte désespéré avait fait la une de la presse nationale et internationale et suscité moult commentaires sur la Toile. Depuis, le concerné attend toujours une amélioration de sa situation professionnelle comme promis par les autorités locales et nationales et pourquoi pas un logement comme il l'espère. Une équipe de la télévision s'est même invitée chez lui à Khemis Miliana pour enregistrer une émission où il lui a été demandé de diffuser un message d'espoir pour les jeunes Algériens en souffrance, a confié le concerné. Mais l'émission ne sera jamais diffusée. Désespérément déçu, lui qui avait pris grand soin de ses hôtes venus de la capitale. Les autres tentatives d'immolation ont eu lieu en mars, juin, juillet et septembre 2011 dans les localités de Bir Ould Khelifa, Khemis Miliana, Djelida, El Attaf et Aïn Defla. Les infortunés avaient agi ainsi faute d'avoir bénéficié d'un logement lors des dernières attributions ou d'un emploi ou encore pour des motifs liés aux lenteurs bureaucratiques dans d'autres cas, nous dit-on. Pour l'année 2012, beaucoup d'observateurs font montre de pessimisme quant à l'amélioration des conditions de vie dans toutes les communes, vu les retards considérables enregistrés dans la réalisation des projets. Ces derniers estiment qu'il faudra encore faire preuve de patience pour satisfaire les besoins, notamment dans le secteur de l'habitat, de l'hydraulique et de l'emploi. Les plus optimistes, quant à eux, brandissent la carte du plan quinquennal qu'ils jugent déjà gagnante en raison des montants colossaux consentis à cet effet.