Une trentaine d'agents douaniers ont été révoqués en 2011, a révélé, hier, Mohamed Abdou Bouderbala, directeur général des Douanes algériennes. «En 2011, nous avons enregistré une centaine d'affaires disciplinaires, dont une trentaine de révocations», a fait savoir ce responsable, qui s'exprimait sur les ondes de la Radio nationale. Ces agents étaient impliqués dans affaires de fraude et de corruption, a-t-il ajouté, reconnaissant que «ce fléau existe réellement». M. Bouderbala espère que la généralisation de l'informatisation des opérations de dédouanement va réduire davantage l'intervention humaine. Ce qui, d'après ses dires, va assurer une meilleure traçabilité de la procédure douanière. En même temps, des enquêtes diligentées par les services des Douanes, qui concernent plusieurs opérations d'importation effectuées avant 2010, dont les valeurs ont été suspectées d'être minorées, se poursuivent toujours, a-t-il encore indiqué. Confiées à l'inspection générale des Douanes, ces enquêtes ont levé le voile sur des cas de majoration de valeur ayant pour but de blanchir ou de transférer des devises vers l'étranger, selon M. Bouderbala. Ce dernier n'a, cependant, fourni aucune indication sur l'identité des contrevenants. La multiplication de ces pratiques frauduleuses grève la fiscalité de l'Etat. En 2006, les Douanes avaient, via un groupe de travail, fixé les fourchettes de taxation des importations, particulièrement des produits destinés à la revente en l'état. Trois ans après, ce même groupe a défini les fourchettes de taxation de 107 positions tarifaires avant de parvenir, en 2011, à établir les fourchettes des valeurs de près de 40% des produits importés. D'après le même responsable, ces nouveaux seuils ont permis d'augmenter le recouvrement des droits et taxes douaniers, qui est passé à 527 milliards de dinars durant les 11 premiers mois de 2011 contre 499 milliards en 2010, soit l'équivalent de 35 à 40% des ressources fiscales ordinaires allouées au budget de l'Etat en 2011. Par ailleurs, ce responsable a annoncé que le statut de l'Opérateur économique agréé (OEA) sera opérationnel à partir de mars prochain. Les opérateurs retenus doivent remplir un cahier des charges ; ils bénéficieront de facilitations de dédouanement, notamment en soumettant leurs marchandises à un contrôle a posteriori. Le statut sera en priorité accordé aux grandes entreprises activant dans la production et/ou la transformation.