Sortie de l'anonymat à la faveur du découpage de 1991, qui en a fait une daïra, composée de deux communes seulement, à savoir F'kirina et Oued Nini, la petite localité compte présentement quelque 14 000 âmes, dont un tiers est disséminé à travers 33 mechtas. Située à 46 km au sud-est du chef-lieu de wilaya, la commune de F'kirina occupe une superficie de 32 593 ha, dont 28 532 constituent une surface utile pour l'agriculture. Le pacage et la superficie forestière occupent respectivement 2686 ha et 250 ha. Avec un tel atout, la commune de F'kirina a toutes les chances de se positionner dans le domaine agricole, notamment la production maraîchère, laquelle réussit si bien à la région. En effet, constituée de terres meubles et fertiles, la commune de F'kirina produit bon an, mal an d'importantes quantités de légumes, surtout la tomate, le piment, la courgette, la pomme de terre et la carotte. A titre d'exemple, au cours de l'été passé, la tomate a été cédée à 2 DA le kg. Vu que la production de ce produit est abondante, ne serait-il pas judicieux d'investir pour créer une conserverie de tomate dans la région ? Le fait de voir un produit pris en charge, cela encouragerait les maraîchers à en produire davantage ! La région de F'kirina dispose d'une richesse hydrique non négligeable : des puits collectifs, des puits individuels, 2 sources avec 2 forages avec un débit acceptable et 8 châteaux d'eau. Par ailleurs, les travaux de réalisation d'une retenue collinaire à Ras Oulmène, d'une capacité de 2 millions de mètres cubes, pour l'irrigation de 500 ha ont atteint le taux appréciable de 60%. Le coût de ce minibarrage est estimé à 15 milliards de centimes. Les responsables locaux comptent beaucoup sur cette réalisation pour dynamiser le secteur agricole, particulièrement le maraîchage qui, comme on l'a avancé, connaît un essor remarquable, du fait de la qualité du sol. Environ 500 agriculteurs ont investi ce créneau. Tant que la terre se prête à cette culture et tant que les ressources hydriques le permettent, pourquoi ne pas en profiter ? Ce qui ne veut pas dire qu'on a oublié la céréaliculture. Au contraire, cette dernière occupe toujours la place qui est la sienne, puisque 9000 ha lui sont consacrés. D'autres agriculteurs, environ une centaine, s'adonnent à l'aviculture, l'arboriculture et à la production du lait. 2600 l de lait sont quotidiennement tirés. L'arboriculture commence à focaliser l'intérêt des gens de F'kirina. A Aïn Messous par exemple, on a planté 12 000 arbres, entre pommiers et abricotiers, dont certains sont entrés en production. Durant les années noires, la commune de F'kirina a subi les affres du terrorisme, ce qui a contraint nombre de familles à prendre le chemin de l'exode. A ce titre, signalons les mechtas touchées par ce mal terrible : Chebata, Bir T'mamen, Argoub Aïssa et d'autres encore qui ont souffert du terrorisme. En cette période, on dénombrait assassinats, rackets et faux barrages, ainsi que des actes de sabotage ayant ciblé fermes, écoles et poteaux électriques. Le taux d'électrification a atteint les 70% du territoire de la commune. Autant dire que sur les 33 mechtas que compte la commune, 11 seulement ne sont pas raccordées à l'électricité. Ce qui ne veut pas dire qu'elles ne sont pas programmées pour en bénéficier, d'autant que F'kirina a, dans le cadre de l'électrification rurale, bénéficié de 10 kilomètres en 2005. L'AEP n'est pas en reste, puisque la commune a eu droit à un projet d'adduction d'eau pour une valeur de plus de 7 millions de dinars au profit de 3 mechtas, alors que d'autres bénéficieront d'une extension du réseau, comme Zarzour et Graâcha. Du côté de l'éducation, la commune dispose de 14 écoles, dont une est fermée faute d'écoliers, de deux CEM et d'un lycée. Par le passé, collégiens et lycéens fréquentaient les établissements de Aïn Beïda, distante de 20 km de F'kirina. Le manque, par contre, se fait ressentir du côté du secteur sanitaire, d'autant que la daïra ne dispose que d'une polyclinique, d'un centre de soins et de 4 salles, disséminés à travers le territoire de la commune. Aussi, pour les hospitalisations ou les évacuations, il faut recourir ou solliciter les services de l'hôpital Zerdani Salah de Aïn Beïda où existent plus de moyens humains et matériels. Vu que la daïra a pris de l'envergure depuis quelques années, le besoin de créer un secteur sanitaire comprenant un hôpital s'avère nécessaire, et ce, pour éviter des déplacements, parfois coûteux, des malades vers Aïn Beïda et Oum El Bouaghi. De par sa position stratégique, la ville de F'kirina, située presqu'à mi-chemin entre Khenchela et Aïn Beïda et que traverse la RN 80 (Batna-Annaba), est en mesure de relever les défis économiques qu'impose la conjoncture. Avec le maraîchage, l'arboriculture, la céréaliculture comme vocation, la localité de F'kirina a connu une certaine notoriété. Toutefois, la ville n'a pas beaucoup de choses à offrir aux jeunes demeurés sans emploi. Le champ culturel n'a pas changé d'un iota. De ce côté-là, beaucoup reste à faire. La ville, par contre, n'a à offrir à ses nombreux oisifs que les cafés où parfois on s'amuse à tuer le temps autour d'un jeu de dominos. Beaucoup préfèrent se déplacer à Aïn Beïda qui pour travailler, qui pour passer le temps. La seule réalisation industrielle dont a bénéficié la commune de F'kirina est la centrale électrique, située à la frontière de la daïra, juste à proximité de Aïn Beïda. En dépit de certaines insuffisances dans le développement socioéconomique, la région de F'kirina constitue un eldorado en raison de ses terres éminemment fécondes.