Deuxième commune, en superficie, de la wilaya après Aïn Zitoun, avec 32 593 ha, F'kirina, chef-lieu de daïra depuis 1991, comptabilise 14 000 habitants dont plus de 9 000 vivent au chef-lieu de la commune, le reste dans 33 mechtas. Certaines, comme Bir T'mamen, Bir D'heb, Bir Menten, M'zara Kamla, Chebata, Ras El Oued, Argoub Aïssa, ont subi les affres du terrorisme contraignant les populations à l'exode vers le chef-lieu de la commune et Aïn Beïda. Constituant un lieu de transit des hordes terroristes vers Djazia, Aïn Chefra, djebel Amana, djebel Boutekhna, oued Nini, la région de F'kirina a vécu le pire durant la décennie noire : assassinat du DEC en 1994, racket dans les faux-barrages, assassinats de femmes et de citoyens dans les mechtas, incendies de fermes, dégradation de poteaux électriques… Néanmoins, à la faveur de l'accalmie, les citoyens ont opté pour le retour à leurs terres (Bir D'heb, Henchir Djazia…) pour pratiquer l'agriculture et l'élevage. Dans cette optique, la commune de F'kirina a enregistré une véritable intensification du maraîchage durant ces dernières années, de par la disponibilité de l'eau et des superficies agricoles, deux principaux facteurs ayant encouragé les citoyens à pratiquer la culture de la tomate et des piments. De ce fait, près de 500 agriculteurs se sont reconvertis en producteurs de culture maraîchère dans la “mitidja” de la wilaya, comme aiment la qualifier ses habitants. Avec 500 puits d'irrigation, la tomate enregistre une importante production, chaque année, engendrant un prix ne dépassant guère les 2 dinars le kilo, faute de commercialisation et d'unités de transformation. Réputée aussi pour sa carotte, la production est cédée, selon le P/APC, aux commerçants venant de Ouargla, Mostaganem, Oran, etc. Par ailleurs, F'kirina produit aussi du lait (2 600 litres), du poulet de chair, constituant l'activité d'une centaine de producteurs, ainsi que l'arboriculture qui occupe une place de choix avec 43,5 ha dont 28 en production. Pour les abricots et les pommes, 12 000 arbres sont localisés sur le périmètre de Aïn Messous. Autre vocation de la région, la céréaliculture qui occupe plus de 9 000 ha répartis comme suit : blé dur (791 ha), blé tendre (1 406 ha), Orge (7 000 ha), avoine (60 ha), alors que les zones de parcours et de pacage s'étendent sur 2 258 ha. La commune totalise, de ce fait, près de 31 500 ha de superficie agricole. La dynamique que connaît le maraîchage dans la commune de F'kirina sera certainement renforcée par l'apport hydraulique de la retenue collinaire, en réalisation depuis 2003 à Ras Oulmène, pour une capacité de 2 millions de m3 destinés à l'irrigation de 500 ha. D'une enveloppe totale de 15 milliards de centimes, les travaux de ce projet dépassent le taux d'avancement de 60%. F'kirina dispose de 285 puits individuels, 35 puits collectifs, 456 puits agricoles, 8 châteaux d'eau, 30 abreuvoirs, 2 sources, ainsi que 2 forages avec un débit de 200 litres/j/habitant, selon les responsables locaux. Dans le cadre des PCD, 3 mechtas ont bénéficié de projet d'AEP pour 7,30 millions DA, alors que les travaux de réalisation de réseaux d'assainissement sont en cours à mechta Djebabria et Djebaïlia, dans la perspective de création de lotissements. Dans le cadre de l'AEP, nombreuses mechtas ont vu l'extension de leur réseau, 500 m de canalisations d'amiante ont été remplacées par le PVC à la cité du Lycée (F'kirina) et d'autres mechtas et lieux ont bénéficié de projets de réseaux d'AEP, à l'image de Zarzour et de Graâcha. S'agissant de l'électrification rurale, 11 mechtas, sur les 33 que compte la commune, ne sont pas encore électrifiées, soit un taux global de 70% du territoire de la commune, selon les élus, d'autant que la commune a bénéficié en 2005 de 10 km d'électrification rurale. D'ailleurs, les mechtas de Ras El Oued et Yesfer Seguir sont programmées pour l'année en cours. La commune dispose d'un total de 14 écoles, dont une fermée (Henchir Kerne) depuis la décennie noire, 1 CEM fonctionnel, un autre d'une capacité de 360 places en voie d'achèvement afin d'atténuer la tension sur l'ancien et un lycée. Cependant, un problème concerne le projet de l'école primaire M'dareg-Narou (zone rurale), datant de 1999 et de type B1, en raison de l'insuffisance de l'enveloppe allouée, ce qui a causé un retard considérable dans sa livraison. K. M.