Y a-t-il collusion d'intérêts occultes pour maintenir la chambre de commerce et d'industrie Tafna dans le même giron qui la gouverne à ce jour ? Telle est la question qui se pose à Témouchent depuis l'éclatement de la scabreuse affaire Kara Terki Djamel, un industriel dont la candidature au renouvellement des instances élues de la CCI Tafna a été écartée. Pour rappel, cette chambre regroupe les professionnels des wilayas de Tlemcen et de Aïn Témouchent, avec 18 sièges pour la représentation tlemcenienne et 9 pour la témouchentoise. Signalons également qu'à l'occasion de l'actuel renouvellement des instances élues de cette institution, il s'est manifesté un singulier engouement de la part des plus importants opérateurs économiques de Témouchent, eux qui étaient jusqu'alors demeurés en retrait au point que pour les regrouper comme force de proposition, la wilaya leur avait offert la tribune d'un club des investisseurs, créé de toutes pièces à leur intention. Selon ce qui se dit, cet intérêt récent pour la CCI serait dû aux nouvelles prérogatives dévolues aux CCI, prérogatives qui leur permettraient d'être enfin au diapason des attentes des hommes d'affaires. De même, il y avait la possibilité que Témouchent décroche la présidence de la CCI Tafna, une chambre où jusqu'à présent la représentation témouchentoise faisait de la figuration du fait du poids écrasant de celle de Tlemcen. En effet, la candidature de Kara Terki, Tlemcenien comme d'autres activant à Témouchent, pouvait attirer sur son nom des voix de représentants tlemceniens déçus par la manière dont, jusqu'à présent, la CCI a fonctionné. Il suffisait que le Tlemceno-Témouchentois capte cinq voix sur les 18 tlemceniennes pour que l'affaire soit conclue. Ceux qui ont imaginé ce scénario estiment qu'il y a intérêt de hisser la CCI à de considérations étroitement régionalistes, pour le plus grand profit du monde des affaires qui réunit Tlemcen et Témouchent. Dans ce contexte, le rejet « forcé » de la candidature de Kara Terki, même s'il y a eu en parallèle celle d'autres candidats, revêt selon l'intéressé « un caractère douteux et tendancieux ». Ainsi, il s'insurge contre le fait que le rejet de son dossier l'ait été à la vielle du scrutin, soit le 18 janvier, alors qu'il aurait dû réglementairement intervenir 8 jours auparavant, de façon à ce qu'il puisse régulariser sa situation. Par ailleurs, bien que l'intéressé ait obtenu du tribunal de Tlemcen l'annulation dans la même journée de la mention déshonorante portée sur son casier judiciaire, mention en cause du rejet, le directeur de wilaya du commerce refusa de tenir compte de la pièce qui lui a été présentée. Kara Terki fit appel à un huissier et un avocat pour faire entendre raison au membre de l'exécutif de wilaya. En vain. Sollicité, le directeur du commerce s'appuie sur des arguties formelles pour juger que l'ordonnance délivrée par le tribunal de Tlemcen ne lui est pas opposable. Il précise également que l'intéressé aurait pu obtenir une absolution des peines bien avant de déposer sa candidature, sachant que la mention portée sur son casier judiciaire, une fois connue, le rendait inéligible. Kara Terki a saisi en référé la Chambre administrative de Sidi Bel Abbès mais celle-ci se prononcera sur l'affaire après l'élection du président de la chambre. Ce qui ne changera rien car un jugement sur le fond est nécessaire pour annuler les élections. C'est ce que compte réaliser Kara Terki qui estime que son nom a été gravement sali dans l'affaire.