Les représentants des commerçants et industriels de Témouchent à la CCI Tafna sont revenus de Tlemcen outrés de l'assemblée générale élective du bureau de cette chambre qui regroupe les deux wilayas. Ils n'ont pas manqué de le témoigner lors d'un point de presse tenu hier, au lendemain de leur déconvenue : « c'était une mascarade montée avec la complicité agissante du président de la commission électorale, en l'occurrence le DCP de Tlemcen ». Pour rappel, à la veille des élections, tant à Tlemcen qu'à Témouchent, la grogne était forte contre la manière dont a fonctionné la CCI. Excès de sévérité De la sorte, le consensus pour la présidence de l'institution s'était fait de part et d'autre dans les coulisses sur le nom d'un industriel tlemcénien activant à Témouchent. Mais, chemin faisant, la candidature de ce dernier ayant été éliminée à la dernière minute par un excès de sévérité dans l'application de la réglementation, le choix s'est alors reporté sur Saïdi Saïd, propriétaire de deux hôtels de haut standing à Témouchent et de plusieurs commerces à Oran ainsi que d'un hôtel en chantier au centre ville. : « Inquiet du résultat du suffrage, l'on nous a préparé un grossier coup de force. En effet, en premier lieu, pendant que le DCP de Tlemcen nous faisait patienter pendant trois quarts d'heure dans la salle de réunion, tous ceux qui étaient suspectés ou non de ne pas voter dans le sens du renouvellement du mandat du président sortant étaient appelés hors de la salle pour des conciliabules. De la sorte, seize signatures sur les dix neuf représentants Tlemcen avaient été soutirées sur une liste autour du nom du président sortant. En second lieu, la tactique a consisté à faire écarter le mode de scrutin à bulletin secret. Et le comble, c'est le DCP de Tlemcen qui a invité l'assemblée à voter à main levée pour choisir le mode de scrutin. C'était cousu de fil blanc puisque d'une part, de par les statuts de la chambre, Tlemcen dispose de 18 voix et Témouchent de seulement 9, et d'autre part, ce procédé allait fatalement faire taire le vote protestataire, un vote qui ne pouvait s'exprimer que dans le secret de l'isoloir. Or la législation ne prévoit que le secret de la consultation. A cet égard, la volonté de maintenir le statu quo était si évidente qu'il n'y avait même pas un isoloir disponible pour effectuer le vote. Pis, face à nos véhémentes protestations, le DCP de Tlemcen s'est désisté de sa fonction de président de la commission électorale au profit d'un membre de l'AG, ce dernier devant superviser le scrutin à bulletin secret dont on a fini par nous reconnaître la tenue. Aussi, malgré le caractère non réglementaire du retrait du DCP, nous avons voulu jouer le jeu sachant que l'issue du scrutin allait éliminer une gestion décriée. A ce moment-là, l'on nous a sorti une liste de seize votants en bloc au profit du président sortant. Là, nous avons quitté définitivement la salle. Mais, ce que nous apprendrons plus tard, c'est que le soi-disant membre de l'AG ayant remplacé le DCP, n'était même pas membre de droit de l'AG. Qu'est-ce qui a alors motivé la démarche du DCP ? » Toujours est-il qu'un quadruple recours va être introduit aujourd'hui. D'abord auprès des DCP de Tlemcen et de Témouchent pour invalider l'AG de jeudi dernier, une AG qui s'est poursuivie pour élire le président sortant. Le troisième recours sera introduit auprès de la chambre administrative de Tlemcen. Enfin, le dernier recours concerne l'invalidation des noms de quelques élus portés sur la liste tlemcénienne.