La clôture des travaux de la session d'automne de l'Assemblée populaire nationale (APN) est prévue avant le 2 février prochain, date officielle. Cette session aura examiné et approuvé, à l'exception du texte juridique régissant la profession des avocats, l'ensemble des projets inscrits à son ordre du jour par le bureau de l'Assemblée. Jamais une session n'a été aussi «richement» dotée de projets à examiner. En quelques semaines, des textes de loi revêtant une importance capitale ont été déposés sur la table de députés d'une législature des plus décriées. D'aucuns estiment que ces projets ont été expédiés et traités à la légère pour obéir à des injonctions politiques, confirmant encore une fois l'inféodation du Parlement au pouvoir exécutif. Concernant le report du débat autour du projet de loi portant organisation de la profession d'avocat, il serait motivé par le rejet de la corporation des robes noires de ce texte, jugé attentatoire aux droits de la défense. Des protestations et une agitation sans précédent ont été menées par les avocats. Pour calmer les esprits et afin de trouver une parade à cette situation, un consensus a été trouvé entre le gouvernement et le bureau de l'APN qui consiste en la mise en veille de ce texte juridique, actuellement entre les mains de la commission des affaires juridiques de l'Assemblée. Toutefois, selon certaines indiscrétions, ce texte a de faibles chances d'être inscrit à l'ordre du jour de la prochaine session de printemps, la dernière du mandat législatif actuel, dont l'ouverture est prévue pour le 2 mars prochain. Techniquement, la session de printemps, dernière de cette 6e législature, connaîtra une ouverture officielle comme de tradition, et ce, en présence du président de l'APN, du président du Conseil de la nation, du Premier ministre et des membres du gouvernement ainsi que les députés de différentes obédiences. Seulement, d'aucuns estiment que le gouvernement ne déposera aucun projet de loi sur le bureau de l'APN avant le mois de mai. Date coïncidant avec la tenue des prochaines élections législatives. De ce fait, les membres de la Chambre basse, qui seront pratiquement en fin de mandat, se projettent tous dans la 7e législature en s'attelant à mener campagne pour un autre mandat. «Si la convocation du corps électoral par le chef de l'Etat se fera début février, les élections législatives auront lieu au mois de mai. Du moment que cette échéance n'intervient pas entre les deux sessions, mais pendant celle de printemps, son ouverture s'impose afin de ne pas bloquer les institutions. Mais il s'agit là d'une session à blanc pour les députés», explique un parlementaire. Une session qui ne sera opérationnelle donc qu'à partir de fin mai, c'est-à-dire une fois les nouveaux députés et les vice-présidents de l'APN installés dans leurs nouveaux postes et une fois les différentes commissions mises sur pied. Durant les trois premiers mois de la session de printemps, les députés seront donc rémunérés uniquement pour redorer leur image pour briguer un autre mandat à l'hémicycle Zirout Youcef.