Une série d'explosions dans des quartiers chiites du nord de Baghdad a fait, hier matin, au moins 23 morts et 66 blessés, alors que 30 personnes ont été tuées et 72 blessées dans un attentat kamikaze à la mi-journée, visant un groupe de pèlerins chiites près de Nassiriya, dans le sud de l'Irak. Les attentats ont visé deux des quartiers chiites les plus emblématiques de Baghdad : Kazimiya, où se trouve le mausolée du 7e imam, Moussa Al Kadoum, et Sadr City, le plus grand quartier chiite de la capitale. Ces attaques interviennent alors que le pays traverse une crise politique qui a remis à vif les tensions entre communautés chiite et sunnite. Le conflit actuel s'est déclaré lorsque le bloc parlementaire Iraqiya, soutenu par les sunnites, a entrepris ,à la mi-décembre, de dénoncer en termes très forts les méthodes autoritaires du Premier ministre chiite, Nouri Al Maliki. Il a été aggravé par le mandat d'arrêt pour complot lancé quelques jours plus tard à l'encontre du vice-président sunnite Tarek Al Hachémi, qui se trouve actuellement au Kurdistan irakien. Les 82 députés du bloc Iraqiya boycottent depuis plus de deux semaines les travaux du Parlement, et ses 9 ministres font de même au gouvernement.