Une série d'attentats à la bombe a frappé Baghdad hier, faisant au moins 57 morts et 176 blessés, au moment où une crise politique paralyse les institutions et menace le fragile équilibre entre chiites et sunnites. Les attentats «n'ont pas visé des institutions ou des postes de sécurité» mais plutôt «des écoles, des travailleurs, l'agence anti-corruption», a déclaré le général Qassim Atta, porte-parole de la sécurité de Baghdad, précisant qu'il est encore «trop tôt» pour savoir qui était derrière cette attaque. Le président du Parlement irakien, Ossama Al Noujaifi, a condamné ces attaques qui «menacent l'unité nationale» et appelé à une réunion d'urgence des dirigeants des blocs politiques aujourd'hui, pour discuter de la sécurité et de la crise politique. Ces violences sont les premières depuis le début de la crise politique qui menace la trêve entre les différentes forces du pays et font craindre un retour des violences confessionnelles, quelques jours après le départ des troupes américaines. Ces cinq derniers jours, un mandat d'arrêt a été lancé à l'encontre du vice-Président sunnite, Tarek Al Hachémi, M. Maliki a réclamé le limogeage du vice-Premier ministre sunnite, le bloc parlementaire Iraqiya – soutenu par les sunnites – a décidé de boycotter l'Assemblée et le gouvernement.