Les rapports direction-partenaire social au niveau de plusieurs secteurs d'activité à Béjaïa ne sont pas, le moins que l'on puisse dire, au beau fixe. Conjuguée aux épineux problèmes de salaire et de privatisation, la tension, exaspérée par le prolongement des bras de fer engagés çà et là, installe le monde syndical sur le pied de guerre. Le rassemblement, programmé demain devant le complexe Jute en protestation contre la suspension, il y a plus d'un mois, de 5 syndicalistes également membres du comité de participation, signe le début d'une réaction qui risque d'être à répétition. L'appel est lancé en direction des sections syndicales UGTA de la daïra de Béjaïa pour exiger « la réintégration immédiate » des 5 syndicalistes et aussi « le respect du libre exercice du droit syndical et du droit de grève », « des plans de charge pour les entreprises » et la prise en charge de problèmes socioprofessionnels. « Si tous les problèmes ne sont pas réglés, nous irons vers une conférence de wilaya pour débattre une protestation au niveau de toute la wilaya », prévient Fatsah Boubalou, secrétaire général par intérim de l'union de wilaya (UGTA) lors d'une conférence de presse. La menace de paralyser la wilaya est accompagnée d'une interpellation de la centrale syndicale pour la prise en charge des problèmes des travailleurs et « inscrire la question des salaires dans la tripartite ». Les travailleurs d'entreprises comme EMAC Kherrata, SMAC Kherrata et l'ETPB, n'ont pas perçu leur salaire depuis au moins 4 mois. Conséquence souvent de l'absence de plans de charge qui concernent particulièrement les secteurs du textile et du bâtiment. La plainte d'« atteintes au droit syndical », M. Boubalou l'illustre par les cas de « persécution » des secrétaires généraux du syndicat dans les entreprises STVB, ETR, OPGI, Transbois, CASNOS, ORAC Amizour,... Au chapitre économique, on souligne le « bradage de l'économie nationale » à travers « l'absence de vision claire dans le processus de privatisation ». Exception faite de l'ETDE, reprise par ses travailleurs, et de la SIMB qui a toutes les chances de suivre, la plupart des entreprises proposées à la vente (STVB, ETPB, ETR,...) risquent de ne pas être reprises par leurs salariés. L'option RES est tributaire des résultats de l'appel d'offres national et international que s'apprêtent à renouveler les SGP après un infructueux premier appel. Les travailleurs viennent d'être invités à participer à l'adjudication au même titre que les éventuels soumissionnaires.