L'art lyrique est en deuil. Rachid Baouche, communément appelé dans le monde de la musique andalouse et kabyle cheikh Abdelwahab Abdjaoui, a tiré sa révérence. Il avait soufflé sa 87e bougie l'automne dernier de manière fort élogieuse : le dernier festival régional de la chanson kabyle lui avait consacré exclusivement un hommage manifeste, car la plupart des vedettes, groupes et chorales participant avaient au moins chanté un titre du riche répertoire du cheikh. Donc l'interprète de la fameuse parodie satirique Ah ah ya belyazit rejoint son compère dans ce qui aurait pu devenir une opérette, cheikh Sadek Lebdjaoui. Cheikh Abdelwahab avait arrêté sa carrière musicale au lendemain de l'indépendance, mais il n'en a pas moins marqué celle-ci de manière prolixe avec un passage assidu dans l'orchestre de la station radiophonique de Béjaïa, dirigé par cheikh Sadek depuis 1942, et par des titres très popularisés : El Babor, A bu tâmam't dhu qendur…