Le PDG de la BEA, Mohamed Loukal, a estimé que la filiale du groupe indien «avait utilisé comme parade durant tout le processus de négociations (avec la BEA pour l'octroi d'un crédit de 14 milliards de dinars) des propositions de garantie qui n'ont pas de valeur». «Dans ce dossier, il y a lieu de ne pas se tromper de cible à vouloir incriminer la BEA à tout prix», s'est-il défendu hier cité par APS. Depuis l'entame du partenariat ArcelorMittal-Sider, M. Loukal a rappelé avoir constaté une réorientation de la relation bancaire au profit de banques privées, alors que la BEA est la banque du complexe d'El Hadjar depuis sa création. En septembre 2011, ArcelorMittal avait repris langue avec la BEA pour l'obtention d'un crédit d'exploitation classique destiné au financement du cycle de production du complexe d'El Hadjar, d'un montant de 5 milliards de dinars et aussi pour le rachat d'une dette de 9 milliards de dinars (environ 120 millions de dollars) contractée antérieurement auprès de Société Générale Algérie. Selon le patron de la BEA, le crédit de 9 milliards de dinars, d'une validité d'une année, arrivant à échéance fin 2011, a été contracté par ArcelorMittal auprès de Société Générale Algérie en contrepartie d'une garantie bancaire internationale d'ordre de la maison-mère, payable à première demande. Après négociations, la BEA avait accédé à la demande de son client. La banque algérienne avait exigé toutefois, compte tenu de la fragilité financière et des déséquilibres de la filiale algérienne d'ArcelorMittal, des garanties sous forme de nantissement des équipements pour le crédit d'exploitation de 5 milliards de dinars et le transfert à son profit de la garantie internationale souscrite au profit de Société Générale pour le rachat du prêt de 9 milliards de dinars. En outre la BEA, selon son dirigeant, souhaitait «renforcer progressivement les capacités financières de l'entreprise, lui permettant de recouvrer les critères de bancabilité, meilleur gage de stabilité financière». «Les propositions de financement formulées par la BEA ont été concrètes et constructives, liées à une démarche d'accompagnement financier à laquelle ArcelorMittal avait formellement adhéré, à l'origine, sur tous les plans, y compris sur les garanties hypothécaires exigées par la BEA» avant de faire marche arrière, a indiqué M. Loukal. D'après lui, il est «anormal» qu'ArcelorMittal «se refuse de réserver à la BEA le même traitement que celui administré au confrère privé, en contrepartie de l'effort considérable en matière de financement que cette entreprise cherche à arracher». M. Loukil soupçonne par ailleurs le partenaire indien de vouloir chercher «à se délier de la garantie internationale adossée à ce crédit sous prétexte de crise internationale».