Rues boueuses. Flaques d'eau imposant de longs détours aux piétons. Rares sont les automobilistes qui prennent le risque au vu des innombrables crevasses jalonnant la plupart des ruelles de la ville, rendues plus pernicieuses par les eaux de pluie qui les « camouflent ». Les pluies persistantes de ces dernières jours ont transformé une grande partie de la ville en un véritable bourbier mettant à nu la déficience, voire l'inexistence, du système d'évacuation des eaux pluviales et l'état lamentable du réseau routier. A Tindouf, en temps de pluie, la circulation n'est pas aisée. « heureusement, diront certains, qu'il ne pleut pas aussi souvent qu'au tell (nord du pays). » Cette fois, fait exceptionnel, il a plu durant quatre jours. Une pluie fine contrairement aux averses passagères habituelles. Et même si la pluie est accueillie comme une bénédiction du ciel, il n'en demeure pas mon que son impact sur le déplacement dans plusieurs quartiers de la ville fait de nombreux mécontents. « Qu'attendent les responsables pour procéder au revêtement des rues de notre quartier ? » se plaigne-t-on. « Nous sommes obligés de traverser un marécage pour nous rendre de l'autre côté de la rue ». Cela dure depuis des mois, et même des années dans les anciens quartiers de la ville. « Pourtant, tient-on à rappeler, Tindouf est une ville où siègent des organismes internationaux et par où transitent de nombreuses délégations étrangères. » Par ailleurs, ajoute-t-on, un budget spécial lui a été alloué pour rattraper le retard enregistré dans le domaine des infrastructures d'accompagnement. « Quand va-t-on l'utiliser pour mettre fin à cet état dégradé de nos rues qui ne cesse de s'accentuer ? » se demandent certains citoyens pour qui cela représente une des priorités et qui avouent ne pas savoir à qui s'adresser. On cite aussi, à titre d'exemple, l'accès rendu difficile, et impossible par endroits, au Souk hebdomadaire, le week-end passé après les premières chutes de pluie. Un Souk attendu avec d'autant plus d'impatience après, l'annulation partielle imposée au précédant, suite aux émeutes. Pour les habitants de Tindouf, il est temps que les autorités prennent en charge les préoccupations premières des citoyens, à commencer par le réseau routier de la ville. D'après les informations recueillies, l'APC de Tindouf dispose d'une enveloppe budgétaire de douze milliards de centimes, consacrée, justement, à la réfection et au bitumage du réseau. Cependant, apprend-on, l'unique entreprise spécialisée dans le domaine et opérant dans la région, se trouve, actuellement, engagée dans le projet de revêtement d'un tronçon de la route nationale (RN 50) menant vers Béchar.