Avec de grandes potentialités agricoles, un sol, certes rocheux, mais une eau d'une qualité incomparable, El Ménéa reste associée à l'arboriculture, plus précisément les agrumes qui font sa richesse et sa renommée. Le manque d'eau pénalise malheureusement les petits agriculteurs locaux qui ont peur pour leurs arbres. Le petit agriculteur d'El Ménéa n'a pas encore atteint le niveau de production espéré malgré ses efforts d'amélioration et une spécialisation reconnue dans l'arboriculture, particulièrement pour ce qui est de l'oranger et de l'abricotier. L'engouement pour l'agriculture est bien visible à travers les exploitations agricoles malgré le problème de disponibilité hydrique qui entrave le développement des petites exploitations. A l'intérieur de la palmeraie traditionnelle, la production diminue d'année en année à cause de l'insuffisance d'eau d'irrigation car le débit des puits artésiens est devenu faible et puisé par un pompage électrique fort coûteux. L'autre problème de l'agriculture locale est la remontée des eaux, car le réseau de drainage est insuffisant et pas assez entretenu. Les agriculteurs se plaignent aussi de coût élevé de la main-d'œuvre agricole, car leur production ne leur permet pas de s'équiper en engins agricoles. Par contre, la périphérie de la ville est florissante avec de larges surfaces cultivées par de grands exploitants qui pratiquent la céréaliculture intensive dans une quinzaine d'exploitations localisées, dans les périmètres de mise en valeur d'El Ménéa, Hassi Lefhal et Mansourah, au sud de la wilaya de Ghardaïa. Toutes ces exploitations ont adopté le système d'irrigation sous pivot qui permet de hauts rendements. Les céréaliers de la zone d'El Ménéa ont également lancé une culture d'accompagnement de l'élevage bovin et ovin par la production de fourrages dans l'environnement immédiat des élevages et ce, pour répondre aux besoins croissants des éleveurs et producteurs de lait. Mais malgré une grande volonté de booster le secteur, eux aussi affrontent diverses difficultés, telles que le coût élevé de l'électricité, des engrais et de la main- d'œuvre. Malgré cela, les exploitations sont en développement permanent grâce à la persévérance de leurs propriétaires. Les produits agricoles des grandes exploitations prospères d'El Ménéa et Hassi Lefhal couvrent une grande partie de la consommation locale et le surplus est vendu dans plusieurs villes du pays. La situation actuelle inquiète les agriculteurs locaux qui déplorent le déclin des petites exploitations et les productions stratégiques d'El Ménéa qui attend depuis plusieurs années une étude approfondie et un diagnostic des faiblesses cumulées afin d'arrêter un programme de redressement. Connue pour ses dattes de grande qualité et surtout ses agrumes qui n'ont pas d'égal ailleurs dans le Sahara, il tarde à la ville de l'oranger de retrouver sa place sur l'échiquier économique régional et national.