Boughoufala, Mhiriates et Haï Bouzid sont les noms de quartiers populaires situés à la lisière des deux communes de Ouargla et de Rouissat, qui réclament tout simplement plus d'égards de la part des gestionnaires de la daïra. Une préoccupation commune, l'hygiène publique, et deux facteurs communs, les débordements d'eaux usées et des tas d'immondices à perte de vue. A Sidi Boughoufala, la population a bloqué plusieurs tronçons de l'avenue principale traversant le quartier et le reliant, d'une part à Rouissat, mais également au ksar de Ouargla. A partir des quatre chemins de l'avenue de la Palestine ainsi qu'à hauteur du lycée polyvalent Moutachaïba, des banderoles exigeant la prise en charge du problème de l'assainissement ont été brandies. De tout temps, Boughoufala a été le théâtre de débordements spectaculaires des égouts, notamment au niveau du bain maure El Borni, la zone dite des Mhiriates, ainsi que le pâté de maisons sur l'axe du marché hebdomadaire de Souk Essebt, qui ont par miracle et suite à la contestation matinale des habitants enregistré plusieurs interventions de l'Office national de l'assainissement (ONA). Des hydrocureuses et autres camions d'intervention urgente ont investi les principaux regards et points noirs de ces quartiers qui comptent plus de 30 000 habitants, en proie aux débordements externes et à l'intérieur des murs. La délégation officielle, présidée par le chef de daïra de Ouargla, a d'ailleurs été conviée à rencontrer les représentants de Boughoufala dans une maison aux murs submergés d'eaux nauséabondes. Les visages des enfants et personnes âgées ainsi que les femmes au foyer affectés par des troubles respiratoires et des allergies cutanées feraient pleurer une pierre, tant l'image sans cesse décrite sur le courrier envoyé aux autorités locales est réelle, même si elle n'a pu les inciter à bouger. C'est ainsi qu'une route barrée semble avoir le meilleur effet et les responsables ont pu constater de visu ce qui leur était relaté depuis au moins deux décennies, même topo à Haï Bouzid où la préoccupation principale reste aussi l'hygiène publique, notamment les ordures ménagères non ramassées depuis des lustres, d'où la révolte des quartiers populaires. Après des interventions ponctuelles et urgentes, le temps est venu de rendre compte de l'efficacité de cette administration impuissante devant un égout qui déborde et des ordures qui s'amoncellent. Alors que les forces vives de la société locale sont aux prises avec le désespoir et à la fermeture d'horizons avec des emplois inexistants ou ponctuels, que les élèves subissent l'absence d'enseignants dans des écoles démunies de moyens pédagogiques dignes de la première zone pétrolière du pays, que les cancéreux et malades chroniques continuent à parcourir des milliers de kilomètres pour d'hypothétiques soins, ceci s'ils parviennent à revenir vivants de leurs périple ou à attendre chez eux un rendez-vous, au risque de mourir avant, c'est du seuil minimal d'une vie salubre et digne qu'il s'agit avec ces révoltes de la poubelle et de l'égout. Plus question de loisirs et d'espaces de détente qui ne viendront de toutes façons pas, la population réclame seulement un peu de propreté.