Une semaine après le début de leur mouvement de protestation, les étudiants de l'université Abderahmane Mira de Béjaïa n'ont pas encore épuisé leur colère. La visite d'une délégation du ministère de tutelle, samedi dernier, à Béjaïa, n'a apparemment pas désamorcé la crise. Après le blocage de la RN9, la grève ponctuée d'une marche sur la wilaya et le siège du rectorat qui a imposé l'intervention des forces de l'ordre, décision a été prise hier en assemblée générale, à l'amphithéâtre du centre de Targa Ouzemmour, de boycotter les examens programmés pour ce samedi 4 février. « Pas d'examens tant que le problème des étudiants non hébergés demeure posé », ont déclaré les représentants des étudiants. Ils seraient plus de 1000 à s'adjuger le qualitatif de SDF du fait de leur statut d'étudiants non hébergés dans les cités U. Cette nouvelle décision de boycott se trouve être confrontée au refus de l'administration de reporter l'échéance à une date ultérieure au moment où l'arrêt des cours, décrété depuis le début de la protestation, le 23 janvier, est effectif notamment au niveau du campus d'Aboudaou, déserté par les étudiants. Ne décolérant pas, les comités estudiantins des cités U ont convenu d'une autre rencontre demain pour décider d'une suite à donner à leur mouvement. L'option est déjà prise pour une nouvelle marche dans la rue pour exiger encore une fois l'ouverture de la nouvelle cité de 1000 Lits dont la réception ne saurait avoir lieu, selon l'administration, avant avril prochain. Epineux pour la direction des œuvres universitaires, le problème n'a pas manqué de déborder sur le rectorat. « Le problème de l'hébergement n'est pas de mes compétences mais de celles de la direction des œuvres universitaires », nous avait déclaré, lors du siège du rectorat, le recteur, M. Merabet. « Il y a des chambres », nous a-t-il répondu, en soutenant que les cités universitaires de Béjaïa disposent de plus 4150 chambres dont celles occupées par des travailleurs.