De violentes émeutes se sont produites avant-hier en fin d'après-midi suite au décès de B. Z., une enfant de 8 ans qui a été percutée par un camion militaire roulant à vive allure à la sortie de Messaâd, sur la RN1B menant vers Touggourt. Consécutivement à ce tragique événement, une foule de jeunes gens a aussitôt pris possession de la rue, barricadant le passage situé à la hauteur du rond-point du centre-ville jusqu'au lieu de l'accident à l'aide de fûts, de gros galets et différents branchages. Au même endroit, un important incendie de pneus a été provoqué par les protestataires et les quelques véhicules qui empruntaient cette voie ont essuyé une avalanche de pierres. Sans surprise, les autorités civiles locales ont brillé par leur dilettantisme, et ce sont les services de sécurité qui ont supporté le poids de la population en furie, en appelant au calme et ménageant au mieux les révoltés, lesquels avaient, comme de tradition, placé des mineurs aux premières positions en guise de bouclier humain au cas où les choses se gâtaient. Les renforts arrivés sur les lieux n'ont pas chargé et c'est difficilement que l'émeute a pris fin. Mais ce n'était que partie remise, car deux heures plus tard, vers 19h, le mouvement de masse a repris de plus belle, et cette fois, pour menacer de donner l'assaut au siège de la sûreté urbaine et d'autres institutions telles que le CFPA et le lycée. Une tentative de pillage de matériel didactique dans ces deux derniers endroits a été avortée grâce à l'intervention du GIR de la gendarmerie qui a vite occupé les endroits les plus sensibles. A la suite du saccage du bureau d'accueil du CFPA, la BMPJ a procédé, hier, à l'arrestation de 5 émeutiers, dont 4 mineurs, qui ont été relâchés en l'absence de la partie civile pour l'instant. Selon une source sécuritaire, les meneurs ont été identifiés, ce qui laisse supposer d'autres arrestations. A part cela, il n'en fut rien et le calme semblait peu à peu revenir après que les jeunes aient battu en retraite. La crainte était surtout prévue hier, jour de l'enterrement de la défunte, et cela a été fort bien compris par les services de sécurité qui ont choisi de rester vigilants, même après l'inhumation de la fillette, qui a eu lieu à 11h30 dans le calme absolu et devant une dizaine de personnes, parmi elles le colonel du secteur militaire venu présenter ses condoléances à la famille endeuillée. Cependant, le wali, qui avait déprogrammé sa visite de travail à Dar Chioukh, n'a pas fait le déplacement à Messaâd, comme attendu. En apparence, les motivations semblent en corrélation avec ce drame, mais selon des sources sécuritaires rencontrées au cimetière, il n'en est rien de cela, car la famille de la fillette a tout pardonné, la preuve en est que l'inhumation a eu lieu avant la prière du dohr afin de prévenir tout rassemblement à partir de la mosquée. En tous cas, il faut signaler qu'une protesta a eu lieu le 21 décembre 2005 au siège de la daïra de Messaâd et qui avait pour mobile une série de revendications sociales, car cette ville accuse un taux de chômage effarant. Ce jour-là, la population en ire avait menacé de récidiver dix jours plus tard. S'agit-il donc d'une simple coïncidence ou serait-ce une révolte dans la logique de la menace déjà brandie ? On en saura plus dans les jours à venir.