La ville de Messaâd, située à 80 km au sud-est de Djelfa, a été secouée par de violentes émeutes, avant-hier, en début de soirée. Des centaines de jeunes sortis dans la rue se sont attaqués à coups de pierres au siège de la sûreté de daïra, avant de se diriger vers le centre de la formation professionnelle qui a failli être saccagé n'était l'intervention musclée et rapide des éléments de la BMPJ. Les affrontements entre forces de l'ordre et jeunes émeutiers se sont déclenchés après la mort d'une petite fille âgée de 6 ans, heurtée accidentellement par un camion militaire sur la route menant à Tougourt, à la sortie sud de la ville de Messaâd. Les violences ont duré plusieurs heures ; des escarmouches ont été même signalées après minuit, selon des sources sécuritaires. Le wali, qui a demandé à la gendarmerie nationale de renforcer le dispositif sécuritaire mis en place, a été contraint de reporter sa visite d'inspection dans la daïra de Dar Chioukh, programmée pour hier, à une date ultérieure. Si le calme est revenu dans cette ville, les forces antiémeutes occupaient toujours, hier, le terrain. C'est le cas des groupes d'intervention rapide (GIR) de la gendarmerie nationale qui étaient toujours stationnés au lycée Hachi-Abderrahmane. Par ailleurs, nous avons appris de sources sûres que plusieurs manifestants ont été arrêtés avant d'être relâchés ; ils seront présentés devant le tribunal à l'instar d'autres émeutiers identifiés incessamment. L'enterrement de la petite fille s'est déroulé, hier avant midi, sans la présence des autorités locales, à l'exception de l'adjoint du commandant de secteur militaire de la wilaya de Djelfa ; le maire de Messaâd tout comme le nouveau chef de daïra ont brillé par leur absence. Ce dernier accuserait, selon certains citoyens, un déficit sans égal en matière de communication. Ni les citoyens ni la presse locale n'ont pu accéder au siège de la daïra pour des raisons qui restent inexpliquables. LOTFI G.