Les autorités locales ne font rien pour changer les choses. Les habitants des bidonvilles et chalets d'Ouled El Hadj, dans la commune des Eucalyptus, dénoncent le retard dans leur relogement, et ce, malgré les multiples promesses des responsables de la wilaya d'Alger. Les résidants de ce grand quartier, composé de plus de 400 habitations, entre chalets et baraques, affirment ne plus croire les engagements des responsables. «En 2007, Abdelaziz Ziari était venu en personne, il a promis de trouver une solution à notre problème, mais il n'y a rien de fait», raconte un père de famille. Un autre citoyen, brandissant une photo montrant Abdelaziz Ziari entouré par les habitants du quartier nous confie : «C'était à l'occasion de la campagne électorale de 2007.» Les habitants avaient nourri beaucoup d'espoir de quitter ce ghetto et dans les meilleurs délais, hélas, rien n'a été fait. «Les services de l'APC nous disent qu'ils n'ont pas les prérogatives de décider de la date de notre relogement, alors que M. Ziari, lui, nous a tout bonnement oubliés», s'indigne notre interlocuteur.L'impatience des résidants de ce quartier s'explique par les longues années passées dans des conditions difficiles et inhumaines. «La plupart des familles sont ici depuis les années 1980. Des nouveaux arrivés ont été recasés dans des logements neufs, alors que nous, nous continuons à moisir dans ces constructions de parpaing et de zinc», raconte un autre père de famille. «Nous ne cherchons pas le confort, mais un minimum de commodités pour garantir à nos enfants de grandir dans des conditions acceptables», indique-t-il, tout en précisant que «la plupart des enfants sont atteints de maladies respiratoires, notamment d'asthme.» Les habitants d'Ouled El Hadj dénoncent également les perturbations dans l'alimentation en eau potable et l'absence de gaz. «Des canalisations de gaz de ville traversent la cité et présentent un danger pour les habitants, sans pour autant que l'on en bénéficie», ironise un autre citoyen. Selon lui, même l'eau potable ne parvient pas suffisamment dans cette cité. «Il y a quelques jours, un entrepreneur a effectué des travaux sur le réseau d'AEP. L'alimentation n'a pas été améliorée et la chaussée a été creusée sans qu'elle soit bitumée», regrettent les habitants. Pour dénoncer leur mal-vivre et leurs difficultés quotidiennes, les habitants affirment avoir saisi, à maintes reprises, les services de l'APC, mais sans que rien ait été fait, hormis l'éternel appel à «la patience». «Il y a quelques mois, des jeunes habitants ont construit des baraques à proximité de la cité, ils voulaient se marier. Quelques jours après, les autorités publiques ont procédé à la démolition de leurs soi-disant foyers», nous dit-on. Les habitants approuvent qu'il soit interdit de construire sur le trottoir, mais reprochent aux responsables «de recourir à la manière forte» sans tenter de trouver une solution à ces citoyens, ayant «investi leurs petites économies dans la construction de ces maisonnettes».Ò