L'insalubrité, l'insécurité et l'exiguïté rendent le quotidien des résidants des cités de cette commune insupportable. L'APC de Bachedjarrah a donné le feu vert pour la réalisation de baraques bidonvilles à la cité les Palmiers, où des agents de la commune ont entamé les travaux depuis plusieurs jours, au grand étonnement des résidants. Certains ignoraient même la nature du chantier : «Il est difficile d'imaginer les services de la commune procéder à la réalisation de baraques bidonvilles, eux qui sont censés œuvrer à les éradiquer», nous dira le propriétaire d'une boutique rencontré sur place. Selon lui, les responsables de la mairie ont décidé de reconstruire les baraques bidonvilles pour y reloger une dizaine de familles dont les gourbis ont été éradiqués lors de la démolition d'un bâtiment menaçant ruine. «C'est par mesure de sécurité que les habitants des baraques ont été délogés provisoirement pour éviter tout risque d'accident», raconte un autre citoyen. Les habitants du bâtiment, vétuste et dégradé, ont été relogés, alors que les occupants des bidonvilles ont été casés dans des chalets. Une fois les travaux de démolition achevés, les occupants des chalets ont préféré regagner leurs baraques et leur vieille cité. «Ils étaient relogés dans des chalets où il était impossible de vivre. Les concernés ont préféré la vie des bidonvilles à la demi-solution proposée par les responsables», apprend-on. Pourtant, à la cité les Palmiers, on croyait que ces familles seraient recasées définitivement, ce qui s'est avéré faux, au grand dam des habitants des bidonvilles et des résidants de cette cité coloniale. «Regardez, les baraques bidonvilles poussent comme des champignons et se collent directement aux immeubles, c'est du jamais-vu. La cité est devenue insupportable, c'est l'anarchie totale», soutient un père de famille. «En procédant à la reconstruction des baraques au lieu d'assainir les lieux, les responsables locaux donnent un mauvais exemple et laissent croire qu'ils encouragent la prolifération des baraques», s'indigne un autre citoyen. En attendant qu'une solution définitive soit trouvée et que des mesures soient prises pour améliorer les conditions de vie des habitants de cette cité de la commune de Bachedjarrah, force est de relever que les habitants vivent dans des conditions «extrêmes». L'insalubrité, l'insécurité et l'exiguïté rendent le quotidien des résidants insupportable. Sur les lieux, nous avons constaté des quantités importantes d'ordures. Les agents de ramassage ne passent que «rarement», ce qui n'est pourtant pas le cas des autres cités. Le réseau d'assainissement est détérioré et les eaux usées sont parfois déversées dans la nature. Aussi, les habitants subissent, à leur corps défendant, l'insécurité. «Nous avons peur pour nos enfants, les voleurs et les voyous nous empoisonnent la vie», dira notre interlocuteur. Selon lui, la seule solution pour en finir avec ces maux et délivrer les habitants de l'emprise de ce ghetto n'est autre que sa démolition. «Cette cité n'était pas destinée à l'habitation, elle a été réalisée par l'armée française. Elle est pire que Diar Echems», dénonce-t-il.