En procédant à la réouverture officielle du Centre culturel français de Tlemcen, jeudi en fin d'après-midi, l'ambassadeur de France à Alger ne pouvait échapper aux questions d'actualité liées aux relations entre nos deux pays. Concernant le traité d'amitié, dont la signature est ralentie par des obstacles de part et d'autre, M. de Verdière dira avec euphémisme : « Je ne pense pas qu'il y ait des obstacles côté français, il existe, au contraire, une volonté de part et d'autre. Ce traité est un projet ambitieux, et comme tout accord, il faut des négociations qui, nous le reconnaissons, sont très avancées pour finaliser ce texte, un texte qu'il ne faudrait pas construire sur des malentendus. » Par malentendus, il faut comprendre, entre autres, cette loi française du 24 février glorifiant le colonialisme et qui a suscité des débats et des polémiques tant en Algérie que dans l'Hexagone. « Notre rapprochement a connu un début compliqué, pénible en France, mais le plus important, c'est qu'on aspire tous à ce rapprochement. Construisons ensemble l'avenir sans oublier le passé », a-t-il dit d'un ton se voulant rassurant. Pour ce qui est du journal français qui a emboîté le pas à ses confrères danois dans la reproduction de l'image du Prophète Mohamed (QSSSL), l'ambassadeur, tout en esquivant lucidement la question, a évité de verser dans la polémique en indiquant : « Nous estimons que France Soir a exprimé sa solidarité avec son confrère danois. Mais, vous savez, les Français autant que les Algériens sont très attachés au concept des libertés publiques. Nous sommes attachés à toutes les libertés dont celle de l'expression pour lesquelles nous nous sommes battus. La liberté de conscience est importante aussi. Ce qui veut dire que dans les débats agités, il faut concilier les parties belligérantes. Les juridictions sont là pour y veiller. Nous devons veiller au respect des libertés, à l'esprit de tolérance, de convivialité. » Concernant la réouverture du consulat général de France à Oran, le représentant du gouvernement français soulignera que les travaux, qui sont engagés depuis quinze jours, avancent à un bon rythme, sans toutefois avancer une date pour la réouverture. Dans la foulée, M. de Verdière annoncera la réouverture imminente du CCF de Tizi Ouzou, une structure moderne. Celui de Tlemcen entrera en fonction en été. Enfin, pour ce qui est de la politique générale des CCF en Algérie, Son Excellence précisera qu'« ils ont une vocation culturelle et qu'il faut adapter ces centres aux besoins d'aujourd'hui dans une société où chacun doit respecter l'autre. C'est la mission des CCF.