La volonté des autorités françaises existe bel et bien. La France coloniale reconnaîtra-t-elle un jour les atrocités commises contre le peuple algérien? Le traité d'amitié algéro-français est-il tributaire du «mea-culpa» français? Le message du chef de l'Etat qui a déclaré, lors de ses multiples meetings, que la France devrait demander pardon aux Algériens, a-t-il été bien entendu par les autorités françaises? Autant de questions qui se bousculent dans les esprits à l'approche de la fin de l'année, date prévue pour la signature du traité d'amitié algéro-français. Les dernières déclarations d'officiels français semblent dans tous les cas aller dans le sens de la demande du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. En effet, en soulignant que la question de s françaises, durant la colonisation en Algérie et pour lesquelles Alger exige de la France qu'elle demande pardon, peut être traitée pendant les négociations entre les deux pays sur le traité d'amitié, c'est réellement un pas en avant pour sceller durablement les relations algéro-françaises. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français, M.Jean-Baptiste Matteï, l'a clairement déclaré: «Ce genre de question peut être très bien traitée pendant ces discussions et pendant ces négociations.» La volonté donc, des autorités françaises existe bel et bien, pour réparer l'affront provoqué par le Parlement français qui avait, à travers la loi du 23 février 2005, glorifié le colonialisme en Algérie. Il faut noter que le chef de l'Etat français était intervenu personnellement à la fin du mois d'août dernier pour mettre un terme à une polémique autour de la compromission du traité d'amitié entre Alger et Paris. «Le travail entre l'Algérie et la France continue toujours dans le but de signer le traité d'amitié algéro-français», avait-il affirmé, en indiquant à l'occasion de l'ouverture d'une conférence des ambassadeurs français, que la signature du pacte y va de la prospérité, de la sécurité et de la stabilité de la région. Depuis cette déclaration, les détracteurs de Chirac au sein même de son parti, l'ont mis en veilleuse en ce qui concerne la signature du traité. Le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a rappelé vendredi dernier que pour ce qui est de la partie française, il souhaiterait qu'il puisse y avoir un travail entre les historiens des deux pays pour écrire toutes les vérités. A ce sujet, le chef de la diplomatie française a affirmé qu'il a l'intention de travailler sur ce point avec les autorités algériennes pour voir comment engager un travail d'histoire sur ce thème. La volonté politique ainsi réitérée, il semblerait que l'on s'achemine inexorablement vers la signature du traité dans les délais. La France, dans tous les cas, a tout à gagner en signant un traité qui consacre un partenariat stratégique entre les deux pays. Le «réveil» des Chinois a chamboulé la «donne» en matière économique dans le monde. Si les pays de l'est de l'Europe offrent quelques opportunités pour la France, il n'en demeure pas moins que les pays de la rive sud de la Méditerranée, à leur tête l'Algérie, offrent des opportunités illimitées dans tous les domaines. Les officiels français savent très bien cela. Conscients «» que recèle un traité de paix et d'amitié entre nos deux pays, les autorités françaises en haut lieu interviennent à chaque fois pour réparer les dégâts causés par les opposants de Jacques Chirac, au sein de son propre parti.