Plus de 40 000 ruelles sont sans nom. » Cette affirmation, on ne peut plus étonnante, nous a été faite dernièrement par une source proche du service de l'urbanisme de la wilaya d'Alger. Pour notre source, ce problème ne touche pas uniquement les petites ruelles, mais aussi certaines grandes rues, en particulier celles se trouvant au niveau des cités récemment réalisées. Globalement, l'absence de plaques indiquant les noms des ruelles concerne essentiellement les cités réalisées durant les 20 dernières années. « Jusqu'au début des années 1980, le tissu urbain algérois couvrait 75 000 ha du territoire de la capitale. Actuellement la surface bâtie a atteint les 24 400 ha. Une grande partie de cette surface a été construite de façon anarchique et un grand nombre de rues n'a jamais été baptisée », explique notre source qui prend pour exemple des cités, telles que Bab Ezzouar ou Aïn Naâdja dans lesquelles très peu de ruelles ont des noms. Par ailleurs, « les plaques comportant les noms de certaines rues ont été dégradées en raison du manque d'entretien », ajoute notre source, qui informe qu'entre 1998 et 1999, « l'ex-Gouvernorat d'Alger a lancé une opération visant à remplacer les anciennes plaques. 5000 ruelles ont été touchées par cette opération, mais depuis rien n'a été fait dans ce sens ». A côté de l'absence de plaques portant le nom d'un certain nombre de rues, notre source attire l'attention sur le problème de la numérotation des immeubles et de certains édifices publics. « Si les numéros ne sont pas effacés, ils sont bien souvent inscrits de façon anarchique (sans respecter un ordre logique), ce qui n'aide pas à trouver une adresse de façon précise », assure notre source. Il est en effet à craindre de voir la capitale se transformer à terme en un labyrinthe géant.