Les parents des enfants autistes crient à l'abandon : mauvaise prise en charge, absence d'infrastructures spécialisées et interdiction de scolarisation pour certains. La situation est alarmante, selon les parents que nous avons rencontrés. Livrés à eux-mêmes, ils exigent «les droits purs et simples de leurs enfants». «Nous voulons que la maladie soit reconnue comme telle. Nous voulons une prise en charge adéquate», clament-ils. Pour eux, la prise en charge n'existe pas. A commencer par les infrastructures qui sont loin d'avoir un personnel qualifié. Les enfants sont suivis par un psychologue clinicien et un orthophoniste quelques minutes par semaine dans des annexes d'hôpitaux psychiatriques. «On regroupe plusieurs malades à la fois dans la même salle pour une thérapie. Je trouve cela insensé. Les enfants sont perturbés et ne se concentrent aucunement sur la thérapie», témoigne la maman d'un autiste. L'âge de la crèche arrivé, les parents peinent à arracher une place. «Aucune crèche ne veut accepter mon fils de quatre ans. Elles ont toutes des appréhensions envers cette catégorie d'enfants», raconte une autre maman. Elle a tout de même réussi à l'inscrire en payant des frais supplémentaires à une éducatrice pour se consacrer uniquement à son fils. Le cauchemar commence à l'âge de la scolarisation. L'enfant doit «subir un test» au niveau de la direction d'action sociale relevant du ministère de la Solidarité nationale pour savoir s'il est apte à être scolarisé dans une classe spécifique qui existe dans un nombre limité d'écoles. S'il ne l'est pas, l'enfant ne sera jamais scolarisé ni admis dans aucun autre établissement. Une situation dénoncée par les parents. Car un autiste devrait bénéficier d'une prise en charge individualisée, précoce et adaptée, à la fois sur les plans éducatif, comportemental et psychologique. Ce qui pourra augmenter significativement les possibilités relationnelles et les capacités d'interaction sociale, le degré d'autonomie et les possibilités d'acquisition de langage et de moyens de communication non verbale par les enfants atteints. «Nous sommes en train de faire capoter la vie de nos enfants», regrette un papa. «C'est de cures provisoires dont nous bénéficions actuellement», enchaîne une maman. Ils exigent tous des structures spécialisées avec un personnel apte et formé spécialement pour cette pathologie. Ils interpellent les pouvoirs publics à agir afin de sauver leurs enfants. «Nous savons pertinemment que ces enfants ont un don caché et nous voulons de l'aide pour le faire éclore», souhaitent-ils. «Que devons-nous faire ? Protester dans la rue ? Pourquoi pas !», avertit un papa. Une page facebook sera bientôt créée pour créer un élan de solidarité entre les parents et agir pour «arracher les droits de ces enfants».