La crise qui oppose, depuis le début de l'année, les entreprises privées spécialisées dans l'enfûtage de gaz butane à Naftal (branche GPL) est loin d'être réglée. En effet, 11 enfûteurs affiliés à la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) se déplaceront le 1er février à Alger pour tenter de renégocier le contrat de processing que 11 des 14 enfûteurs ont signé récemment, apprend-on auprès des concernés. Après étude des clauses, ce contrat, d'une durée de 3 années renouvelable année par année, est qualifié d'inéquitable. «Ce contrat que nous avons signé peut paraître bénéfique pour les deux parties, d'autant plus que les bénéfices seront partagés équitablement. Cependant, de notre côté, c'est le contraire. En assumant les charges, nous nous sommes retrouvés déficitaires de 3 DA par bouteille, alors que Naftal engrange ses 50% de bénéfice net. La location de la bouteille à 26 DA, le transport à 10 DA/tonne/km, le coût de passage et la fiscalité sont des charges qui réduisent sensiblement notre marge bénéficiaire pour passer à un déficit de 3 DA par unité», expliquent-ils. En se déplaçant à Alger, les opérateurs privés, spécialisés dans l'enfûtage de gaz butane, comptent sensibiliser Naftal afin de se rendre à l'évidence et réviser les clauses de son contrat. «Nous espérons convaincre Naftal de réviser notre marge bénéficiaire pour passer à deux tiers, toutes charges comprises. Le tiers restant sera pour Naftal», estiment-ils. A la question de savoir pourquoi les enfûteurs privés ont accepté de signer cette convention qu'ils qualifient d'inéquitable, les concernés répondent : «Le climat de tension qui pesait sur le front social et la situation dramatique à laquelle sont confrontés les habitants des zones rurales en pleine saison de froid, nous ont poussés à signer à la hâte ce contrat sans consultation approfondie au préalable. Après étude du contenu de ce document nous avons constaté que nous étions déficitaires. Cela menace la pérennité de nos entreprises et les emplois existants. D'où notre démarche à renégocier le contrat non sans raisons valables.» Pour démontrer leur bonne volonté, ils ont renouvelé leurs stocks de bouteilles, estimés à plusieurs centaines de milliers d'unités dotées d'accessoires de sécurité. Pour mémoire, Sonatrach et Naftal ont cessé, depuis début janvier et en pleine période hivernale, d'approvisionner en gaz les stations privées d'enfûtage. Cette décision a été prise à l'expiration, le 31 décembre 2011, de la convention de location avec Naftal, négociée en juillet 2007. Ce qui a généré une pénurie et une tension insupportable sur le marché, où la bouteille de 13 kg est passée de 170 DA à 750 DA.