Cela fait plusieurs semaines que le centre d'enfûtage de gaz butane, situé dans la commune de Guertoufa, 7 km au nord de Tiaret et appartenant au groupe privé Belhocine, est à l'arrêt. Un arrêt forcé du fait, dira le patron du groupe, des conditions édictées par Sonatrach qui vient d'imposer le quota concernant l'approvisionnement. La situation a, du coup, induit la mise au chômage technique de plus d'une centaine de travailleurs, tous originaires de cette localité, fait savoir cet investisseur qui vient de saisir, outre les autorités judiciaires, les autorités locales dont le responsable de l'exécutif et Sonatrach pour lui rappeler « l'inobservation des clauses contractuelles » et, dans la foulée, l'affaire judiciaire qui lie ce groupe à l'entreprise Naftal concernant la propriété de la bouteille de gaz butane. Une propriété acquise par GBS au terme de l'inscription de la marque et son dépôt à l'INAPI. Affaire qui avait valu à Naftal d'être débouté dans les procès intentés à son concurrent qui dit, lui, être victime de responsables voulant, au nom du retour au monopole, asseoir leur mainmise sur ce secteur des hydrocarbures qu'un texte de loi est venu pourtant règlementer, sinon baliser à l'intention de potentiels investisseurs, fussent-ils nationaux ou étrangers. L'arrêt de la production au centre enfûteur de Guertoufa, qui produisait en complément de Naftal jusqu'à 5 000 bouteilles de gaz butane/jour, avec un équipement pour lequel fut injecté des dizaines de milliards, va devoir donc attendre une décision des hautes autorités du pays, non sans douleur pour les 110 travailleurs de cette région dépourvue d'entités à même d'atténuer le chômage endémique. Cette entreprise privée, dans une lettre adressée à notre rédaction, fait savoir qu'« avant l'ouverture du marché de l'enfûtage de gaz aux opérateurs privés, Naftal était le seul intervenant sur ce segment de marché et la situation avait généré des spéculations sur les prix pratiqués, que la régulation du marché devenait même préoccupante, mais qu'après avoir investi le créneau, la situation avait totalement changé. Pour cet opérateur, le deuxième avec un autre de Témouchent, sur la douzaine à l'échelle du pays, qui refusa de signer la nouvelle convention, c'est le partenariat objectif qui est visé. GBS qui tenait à répondre aux propos du DG de Naftal, parle de l'immixtion du ministère de l'Energie et des Mines alors que l'entreprise publique et son concurrent privé avait des affaires traitées par la justice, avant de rappeler que les équipements réalisés pour l'enfûtage sont spécifiques à cette activité et ne peuvent être réaffectés. En clair, selon notre interlocuteur, il s'agit aujourd'hui de se soumettre et de produire avec une marge dérisoire qui ne couvre même pas les salaires des ouvriers, ou disparaître.