Dans un communiqué rend public, mercredi dernier, le bureau de wilaya du Cnapest de Boumerdès appelle l'ensemble des enseignants du secondaire du département à observer une journée de grève mardi 7 février et de venir massivement prendre part au rassemblement prévu le même jour devant le siège de la direction de l'éducation de la wilaya à partir de 10h. La décision de recourir au débrayage « pour se faire entendre et respecter » a été prise au terme d'une réunion tenue avant-hier. Dénonçant « les pressions et les menaces de l'administration sur les enseignants et leurs représentants et la sourde oreille opposée par la Direction de l'éducation aux revendications des travailleurs », le Cnapest s'érige contre le « non-versement de la totalité de la prime de rendement des six derniers mois ainsi que la prime de scolarité ». « D'habitude on nous paye six mois de prime de rendement, mais cette fois, on n'en a versé que pour quatre mois. Lorsque nous avons demandé des explications, on nous a répondu que c'est à cause de l'insuffisance du budget et que les deux mois restants seront payés ultérieurement », nous a expliqué M. Si Youcef, membre du conseil de wilaya dudit syndicat. Pis, le Cnapest de Boumerdès parle de blâmes adressés par la direction de l'éducation à cinq enseignants pour avoir « semé des troubles au sein de la population scolaire ». « Une accusation qui tire son origine du refus des élèves du lycée des Frères Draoui de Boumerdès de subir les examens du premier trimestre parce que mécontents des changements introduits », ajoutent nos interlocuteurs. « La direction de l'éducation a dû alors convoquer les parents d'élèves à une réunion et comme ceux-ci ont refusé de marcher dans la combine et que nous étions favorables aux doléances des élèves, on nous a tenu rancune. » Le texte du blâme parle en fait d'« entêtement à semer la discorde dans les rangs des élèves et de leurs parents ». Le Cnapest dénonce, en outre, l'interdiction qui lui est faite de se réunir dans un local qui lui avait été affecté au sein du lycée Draoui. Cette interdiction a coïncidé avec le mouvement de grève lancé par l'intersyndicale de l'éducation le 15 janvier dernier. Dans une correspondance adressée au wali de Boumerdès, le Cnapest invite celui-ci à intervenir « afin de mettre fin à des pratiques malsaines et à une gestion qui n'enregistre que des échecs » en lui rappelant les « multiples injustices » qu'ils disent subir. Ils réclament surtout le droit au libre exercice syndical, une liberté « arrachée de haute lutte et consacrée par la Constitution algérienne ».