Le Grand Hôtel, situé en plein centre-ville et véritable monument historique, est aujourd'hui livré à lui-même. En effet, fermée sur décision administrative, cette infrastructure hôtelière est squattée par des SDF qui en font leur refuge, la nuit venue. Le matin, ce sont des cannettes de bière et les restes de leurs nourritures qui sont abandonnés par ces indus-occupants devant l'entrée principale de l'établissement. Un spectacle affligeant que les anciens oranais déplorent non sans une certaine nostalgie. Ainsi, pour Ami Kaddour, cet octogénaire, «le Grand Hôtel, érigé à l'époque coloniale, a accueilli, au fil des temps, des célébrités mondialement connues. Il représentait également la mémoire encore vivante d'El Bahia. Aussi, il est triste et désolant de le voir sombrer de la sorte et, surtout, délaissé à un tel degré». Sa fermeture a aussi mis au chômage forcé plusieurs dizaines de chefs de familles qui ont exercé toute une vie et qui se trouvent, dès lors et malgré eux, confrontés aux durs labeurs de la vie quotidienne. Cette fermeture n'a pas été sans conséquences pour l'entourage immédiat de l'hôtel, notamment dans le domaine sécuritaire où des agressions et des tentatives de vol par effractions heureusement avortées ont été signalées.