Une opération coup-de-poing organisée par les services de sécurité, au niveau de la carcasse de l'hôtel Kasr El Bey, a permis l'arrestation de sept clandestins subsahariens qui s'adonnaient au trafic de drogue et au proxénétisme. Selon des informations concordantes, une quantité de résine de cannabis (kif traité) et des armes blanches ont été saisies par les services de sécurité qui ont agi sur plaintes de plusieurs riverains. Des personnes résidant aux environs du site hôtelier en perpétuel chantier, se sont plaints du vacarme et des cris qu'ils entendaient dès la nuit tombée. Des rixes d'une rare violence éclataient quotidiennement, plongeant cette partie de la ville dans la terreur. Les mêmes sources font état de la saisie de plusieurs bouteilles d'alcool, de faux documents et de plusieurs billets en fausse monnaie étrangère. Selon les témoignages des habitants, la carcasse de l'hôtel s'est transformée en cour des miracles, avec son lot de mauvaises surprises et de désagréments à la limite de l'entendement. Ainsi, la nuit venue, c'est à un ballet incessant d'individus interlopes que les riverains assistent, impuissants. Des femmes s'adonnent au plus vieux métier du monde, sous la “protection” de leurs souteneurs. Selon nos interlocuteurs, des bagarres éclatent souvent entre les émigrés clandestins qui se disputent le squat de la carcasse de l'hôtel. Aux alentours du site de Kasr El Bey délaissé par les visiteurs, des tas d'immondices, des canettes de bières vides, des bouteilles de vin et des débris jonchent le sol, offrant un spectacle de décharge publique. Depuis plus d'un mois, des dizaines d'immigrés clandestins ont élu domicile dans la carcasse de cet l'hôtel, devenu aujourd'hui un coupe-gorge. D'origines, ghanéenne, nigérienne, malienne, sénégalaise et nigériane, les indus occupants ont transformé cet endroit chargé d'histoire en un lieu de débauche et de clochardisation indescriptible. Devenue une plaque tournante de l'immigration clandestine vers l'Europe, Oran enregistre quotidiennement des arrivées de subsahariens qui tentent de rallier Ceuta et Mellila, deux présides enclavés au nord du Maroc, via Oran et Maghnia. Des dizaines d'arrestations sont opérées par les services de sécurité qui tentent de juguler cette forme d'immigration illégale. Selon un bilan établi par la police, 172 personnes d'origine africaine en situation irrégulière ont été arrêtées à Oran au cours du mois d'août dernier, alors que 89 autres ont été appréhendées durant la première semaine du mois en cours. Il est à rappeler qu'un jeune Oranais, 23 ans, a été mortellement blessé par un immigré clandestin d'origine camerounaise. Une rixe s'en est suivie entre les proches de la victime et des immigrés clandestins qui s'est soldée par des blessés dans les deux camps. Plusieurs immigrés clandestins élisent domicile dans des hôtels miteux de la rue Philippe. B. GHRISSI