Ce débrayage entame sa dix-septième journée l Les grévistes sont décidés à ne pas lâcher prise jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Les lycées de la wilaya de Blida sont paralysés par un vaste mouvement de grève depuis plus de 15 jours. On parle d'un taux de 100% dans certains établissements. Ce débrayage risque de durer dans le temps, tant que les revendications des grévistes ne seront pas prises en considération. Le,Cnapest, syndicat qui est derrière ce mouvement de protestation, a organisé en parallèle des sit-in devant le siège de la direction de l'éducation et celui de la wilaya de Blida. Le dernier sit-in a eu lieu hier matin (lundi) à l'intérieur même de la direction, où une soixantaine de protestataires ont exigé le départ de la responsable de la paie, tout en dénonçant le black-out et la passivité «douteuse» de la directrice de l'éducation. Le Cnapest dénonce les retards récurrents concernant le virement de la paie et les différentes primes. Ce syndicat accuse ouvertement la responsable de la paie, au niveau de l'académie, d'être la principale source de tous ces retards. Rien que pour les primes concernant les heures supplémentaires, il était pourtant convenu que leur virement se ferait au mois de juillet, et ce, suite à un procès-verbal établi en 2008 et signé par les deux parties. A ce jour, les enseignants n'ont pas encore perçu leur prime concernant l'année scolaire écoulée. Certains attendent même leur prime, «qui devait être versée au mois de juillet 2010», dénonce le premier responsable du Cnapest à Blida. Pour appuyer ses propos, notre interlocuteur cite aussi le cas de certains travailleurs du secteur, notamment des agents de cantine qui sont restés sans salaire pendant 18 mois. Il évoque aussi le cas d'enseignants qui attendent leur salaire depuis 12 mois ainsi que l'octroi de primes de rendement virées à moitié. «Pouvez-vous imaginer qu'un travailleur ait été privé de la prime de la femme au foyer et des allocations familiales, alors qu'il est marié depuis 5 ans et a deux enfants», insiste t-il, coléreux, avant de poursuivre : «Il y a des professeurs qui doivent percevoir des rappels des échelons depuis trois ans, et le flou qui caractérise le volet promotion. On veut mettre un terme à ces dépassements et ces négligences qui perdurent dans le temps». Contacté pour avoir sa version, Mme Belhadj, responsable du service paie à l'académie de Blida, dit être surprise par ces accusations. «Et pourtant, j'ai été félicité pour mon travail en 2010 par ceux qui appellent à la grève maintenant», s'étonne-t-elle. Aussi, notre interlocutrice parle de complot. «Les problèmes qui surgissent sont provoqués. On ne veut pas me donner des pièces administratives qui sont indispensables pour l'établissement des nouvelles primes. La directrice de l'académie est au courant, mais rien n'a bougé d'un iota. Pour les autres primes, ces dernières doivent être approuvées par le contrôleur financier et le trésorier de la wilaya. Parfois, il y a rejet et on est alors obligés de tout refaire ce qui expliquerait ces retards exceptionnels qui concernent d'ailleurs plusieurs wilayas du pays», insiste t-elle. Entre-temps, la quasi majorité des lycéens de la wilaya de Blida sont privés de scolarité au moment où les éléments de la Gendarmerie nationale enquêtent sur un détournement d'argent à l'académie de Blida.