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«Les artistes tunisiens sont blindés»
Dalila Meftahi présente la pièce El tamrine à Annaba
Publié dans El Watan le 31 - 01 - 2012

Pour la metteur en scène, Dalila Meftahi, les artistes tunisiens ne feront pas marche arrière malgré l'arrivée des islamistes au pouvoir.
Annaba
De notre envoyé spécial
El tamrine (L'exercice), le texte de M'hamed Benguettaf, directeur du Théâtre national algérien (TNA), adapté à une nouvelle dramaturgie par la tunisienne Dalila Meftahi, a abouti à une pièce portant toute la fureur du moment. Présentée samedi soir au Théâtre régional Azeddine Medjoubi, à Annaba, en section Off du premier Festival culturel national de la production théâtrale féminine, El tamrine, de la coopérative Masrah Ennas de Tunis, a suscité l'émotion mais également la critique. D'abord, l'émotion. Elle est transmise par le texte lui-même et par le jeu intense, quelque peu poussé, des trois comédiens : Nourhane Bouziane (Hamdia), Kamel El Kaâbi (le metteur en scène) et Dalila Meftahi (Jalila).
Hamdia et Jalila, qui sont des comédiennes de seconde zone, puisque la pièce est bâtie sur l'idée du théâtre dans le théâtre, ont le physique déformé avec des fesses et des seins généreux. Le corps de la femme est-il au cœur de l'enjeu dans le combat féministe ? Certains en doutent. Dalila Meftahi, lors du débat qui a suivi le spectacle, a préféré mettre en avant l'explication esthétique. «Nous avons opté pour le burlesque à la Brecht. J'aime ce style et je l'ai utilisé. C'est une deuxième lecture du texte», a-t-elle dit. Hamdia et Jalila sont menacées d'expulsion de leur maison, mais également du théâtre où elles travaillent.
Une sorte de double injustice qu'elles dénoncent à travers la répétition d'une pièce menée par un metteur en scène dépersonnalisé, instable, égoïste et ambigu. Regard féminin sur l'homme ? Pas si sûr. Jalila joue la résistance et Hamdia la séduction. Mais, le but est le même : dompter le metteur en scène et rester au théâtre. Leur combat pour maintenir leur habitation est plus compliqué, plus douloureux. Comment convaincre une justice aux ordres de ceux qui «regardent par les balcons» le soleil «descendre tout nu» les saluer ? Et voilà qu'arrive la pluie. Elle rappelle peut-être que l'espoir n'est jamais fini et que la purification l'est tout aussi.
Les révoltes arabes n'ont-elles pas «purifié» des terres «colonisées» et souillées par des dictatures familiales ? Avec un décor réduit à l'essentiel, quatre chaises géantes et des petits accessoires, une musique intelligente de Bilal Benslimane, la pièce El tamrine se détache par une bonne conduite de comédiens, par une occupation sans faille de la scène et par un rythme soutenu. La critique est justement liée à cette cadence parfois surchargée et à la caricature forcée de certaines situations. Il est évident qu'un vent de colère a soufflé sur cette pièce, présentée une première fois à Alger en 2010. «Il y avait de la révolution à l'intérieur même du spectacle», a observé le metteur en scène algérien, Omar Fetmouche, lors des débats. Selon lui, il y a crainte que le discours politique (ou le sur-discours) actuel en Tunisie se déplace vers la scène artistique.
«Situation que nous avons connue en Algérie dans les années 1980, au point où nous ne savions plus séparer entre le théâtre et le politique», a-t-il expliqué. Dalila Meftahi a indiqué que la pièce El tamrine, bien accueillie par le public tunisien, s'est «rodée» après plus de vingt représentations. «Nous maîtrisons les personnages. Notre rapport à eux se fait avec distance», a-t-elle rassuré. Elle a pris soin de relever qu'aucune phrase n'a été supprimée du texte de M'hamed Benguettaf. «Mais nous avons changé des personnages. A l'origine, dans le texte de Benguettaf, il y avait deux hommes et une femme. Dans notre pièce, il y a deux femmes et un homme. Le metteur en scène n'est plus une femme mais un homme. Cette pièce a été montée avant la révolution en Tunisie», a-t-elle tenu à préciser.
Cependant, la liberté retrouvée après la chute de la dictature de Ben Ali a permis à Dalila Meftahi, qui a été assistée par l'Algérienne Lynda Sellam, d'introduire le terme «la présidence de la République tunisienne». Une expression interdite auparavant. «Il est venu le temps de parler de la création au théâtre, pas de la révolution. Par le passé, nous avons souffert de censure. La commission de lecture de texte choisissait ce qu'elle voulait, mettait de côté ce qu'elle voulait aussi. Deux de mes travaux ont été censurés. La censure a disparu, c'est déjà un grand pas en avant», a soutenu Dalila Meftahi.
Qu'en est-il de l'arrivée des islamistes au pouvoir en Tunisie ? «Il est encore prématuré de porter un jugement. Mais, ce que je peux dire, c'est que les artistes, les gens du théâtre surtout, sont blindés. Ils ont travaillé malgré la censure. Aucune marche arrière ne sera tolérée quelle que soit la nature du pouvoir», a soutenu la metteur en scène tunisienne.


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