Le tribunal de Sidi M'hamed à Alger a eu à traiter, hier, deux affaires en appel et deux autres en instruction. Les premières ont concerné les directeurs et les journalistes des quotidiens le Soir d'Algérie et El Khabar. Il s'agit pour la première publication des journalistes Kamel Amarni, Mohamed Bouhamidi, le chroniqueur Réda Belhadjoudja et le directeur de publication Fouad Boughanem. Ces derniers sont accusés par le ministère public d'« offense » au président de la République. Pour rappel, les quatre journalistes ont été condamnés, le 28 décembre 2004, à une année de prison avec sursis en plus d'une amende ferme évaluée pour chacun à 250 000 DA. Suite à ce jugement, les avocats de la défense ont fait appel et le procès s'est déroulé à la première chambre correctionnelle de la cour d'Alger. Hier, le président du tribunal a décidé de renvoyer l'affaire au 4 mars prochain. La deuxième affaire a été également reportée à la même date et a opposé Ali Djeri, directeur du journal arabophone El Khabar, et la journaliste Souad A. du même quotidien à Mohamed Lakhlaf exerçant une activité commerciale. Ce dernier a déposé plainte contre le journal qui a publié un article le concernant et qui contient des éléments qu'il considère diffamatoires. Cette affaire a été jugée le 17 mars 2005 et le directeur de la publication ainsi que la journaliste ont été condamnés chacun à une amende ferme de 200 000 DA. La défense a décidé de faire appel. Concernant les affaires en instruction, le juge a auditionné, hier, le directeur d'El Watan, Omar Belhouchet, et le chroniqueur de la même publication, Chawki Amari. Ces derniers sont accusés par le ministère public - qui a actionné l'affaire sur instruction judiciaire - d'offense au premier magistrat du pays. Chawki Amari, dans sa chronique intitulée « Le juge qui valait deux dinars », évoque le parcours du FLN. Il a écrit à ce propos qu'un « dirigeant du FLN (...) était capable d'annuler un match de football, envoyer un village en prison, affréter un avion de Souk Ahras pour sa seule épouse. Si aujourd'hui le FLN n'est plus capable de tout cela, c'est que soit il n'existe plus, soit il s'est rangé naturellement du côté du plus fort... Pourquoi alors verser des torrents de larmes pour lui et ce dans un pays qui manque si cruellement d'eau et de valeurs ? (...) ». Plus loin, le chroniqueur raconte : « (...) Bouteflika a préféré récupérer le FLN en prenant juste deux dinars des caisses de l'Etat (...). » Pour cette affaire, le juge d'instruction a inculpé le directeur et le chroniqueur d'El Watan. L'autre affaire a concerné le directeur du quotidien El Khabar. Celui-ci a été auditionné également par le juge d'instruction suite un article publié le 19 septembre 2002 et qui contenait des informations jugées diffamatoires par Ibrahim Zakri, président de la Chambre de commerce du Seybouse à Annaba.